Lors d’une émission radio, Jacques Myard n’a pas hésité à assimiler l’homosexualité à la zoophilie, et à militer encore contre le pacs, qui consiste à donner des droits à la «perversion». Ecoutez ces propos d’un autre âge…
C’est ce que l’on appelle un récidiviste: la semaine dernière, l’UMP Jacques Myard, député-maire de Maisons-Laffitte (Yvelines) a confirmé et répété des propos hostiles à l’homosexualité qu’il avait tenus… en 1998, lors des débats sur le pacs.
Invité de la matinale du Mouv’, jeudi 13 janvier, il a asséné: «J’ai voté contre le pacs et je n’en démords pas. Pourquoi? Parce que je ne montrerai jamais du doigt quelqu’un qui est homosexuel, c’est pas mon problème. (…) Il y a véritablement des choses qui sont pour moi structurelles dans une société. Bon, il y a le mariage, d’ailleurs le pacs n’est pas le mariage…»
Homosexualité et zoophilie
«Vous avez quand même comparé les homosexuels aux zoophiles», l’interrompt l’un des animateurs, en référence à ses propos à l’Assemblée, il y a plus de douze ans. Jacques Myard reprend: «Pas du tout, j’ai dit ceci; on me dit qu’il faut prendre en compte l’homosexualité parce qu’elle existe. J’ai dit qu’à ce moment-là, toutes les perversions sexuelles… Le zoophile existe, vous allez le prendre en compte? (…) Je parle des perversions sexuelles.»
«La droite n’a pas changé»
Des propos qui «rappellent que la droite n’a pas changé», estime Gilles Bon-Maury, président d’Homosexualités et socialisme. «Elle concentre aujourd’hui tous les pouvoirs et peut déblatérer ses insultes librement, depuis que la Cour de cassation a scandaleusement vidé de sa substance la loi pénalisant les propos homophobes», regrette-t-il, en référence au blanchiement par cette cour de Christian Vanneste, pourtant condamné à deux reprises pour des propos contre les homosexuels (lire article). «Le plus grave, c’est qu’un représentant de la Nation puisse tenir ce discours sur une chaine du service public destinée à un public de jeunes. N’oublions pas que les jeunes LGBT sont les plus nombreux à tenter de se suicider en raison de l’hostilité de leur entourage», explique-t-il à TÊTU.
De son côté, Emmanuel Blanc, président de GayLib, annonce «prendre sa plume» pour demander à Valérie Pécresse, présidente de l’UMP dans les Yvelines, «qu’elle prenne ses responsabilités et convoque Jacques Myard, afin d’exiger des excuses publiques». «L’homosexualité n’est pas une perversion, mais la stupidité à répétition en est une», tempête-t-il.
Opposé au pacs… et aux «Z’amours»
Député RPR puis UMP depuis 1993, Jacques Myard n’en est pas, en effet, à son coup d’essai. Il n’a jamais démenti les propos tenus sur les bancs de l’Assemblée au moment des débats sur le pacs – il formait autour de Christine Boutin, dont il est resté proche, le noyau dur des antipacs. On ne sera donc pas surpris d’apprendre qu’il a signé l’entente parlementaire contre l’adoption des couples homos.
Jamais en retard d’une cause importante, il s’était élevé en 2003 contre une édition spéciale de l’émission Les Z’amours sur France 2 consacrée aux couples homos! «Les Z’amours ayant vocation à être une émission montrant des couples s’aimant, inviter des homosexuel n’a pas de sens», écrivait-il avec d’autres «Gaullistes» dans un appel des plus officiels. Qui a dit qu’il n’irait «jamais montrer un homo du doigt»?
