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 d’ADHEOS

Deux hommes d’une vingtaine d’années ont été agressés alors qu’ils étaient en train de regagner leur domicile aux alentours de 2h30.
 
Deux jeunes homosexuels, Boris et Alfredo, ont été violemment agressés par trois individus à Lyon, le soir de la Fête de la musique, le 21 juin, parce que les deux amoureux se tenaient par la main, rapporte mardi 27 juin France Bleu Saint-Étienne.
 
L’agression a eu lieu aux alentours de 2h30. Boris et Alfredo étaient en train de regagner leur domicile après avoir passé la soirée sur les quais à Lyon, quand ils ont croisé une femme et deux hommes d’une vingtaine d’années.
 
"Ils avaient tellement de haine qu’on aurait pu rester sur le carreau"
 
C’est là qu’a commencé leur calvaire. Les insultes à caractère homophobe ont fusé : "C’est la fille uniquement qui nous a insultés, explique Boris, encore sous le choc, à France Bleu Saint-Etienne. On n’a d’abord rien dit, puis on a fini par répondre et là, les deux gars ont commencé à nous taper. Ça a été très violent. J’ai pensé que ça pouvait très mal se finir. Ils avaient tellement de haine qu’on aurait pu rester sur le carreau."
 
Boris et son compagnon ont tenté de se défendre, mais leurs agresseurs se sont montré particulièrement déterminés et violents. L’un d’entre eux a porté un coup de bouteille à la tête d’Alfredo pendant que l’autre a violemment frappé Boris à la jambe, lui brisant le tibia. "La douleur a été terrible, je me suis effondré, incapable de me relever", se souvient-il. Leur calvaire s’est arrêté grâce à l’intervention d’une brigade de police qui patrouillait dans le secteur. "La bagarre n’a duré que quelques minutes mais ça m’a semblé une éternité", ajoute t-il.
 
45 jours d’ITT
 
Pendant leur interpellation, les agresseurs ont continué de verser leur haine sur Boris et Alfredo. "Tu as mal, hein, sale PD ?", leur a lancé la jeune fille. Boris a été transporté en urgence à l’hôpital, où il a été opéré dans la nuit. Il souffre d’une double fracture tibia-péroné, et bénéficie de 45 jours d’ITT (incapacité temporaire de travail). "Quand nous sommes arrivés, les médecins nous ont expliqués qu’on n’était pas les seuls homosexuels à s’être fait agresser ce soir-là."
 
Une semaine après l’agression, Boris est sorti de l’hôpital. Il est très fatigué et dit ne pas vraiment réaliser ce qui s’est passé cette nuit du 21 juin : "Quand on voit comment ça s’est terminé, on se dit qu’on n’aurait peut-être pas dû répondre et baisser les yeux. Et puis en fin de compte, je ne regrette pas, parce qu’il n’y a aucune raison que ça se passe comme ça."
 
Témoigner pour dénoncer
 
Boris et son compagnon ont tenu à témoigner auprès de France Bleu Saint-Etienne pour dénoncer ces comportements homophobes. "J’ai l’impression qu’il y a un discours ambiant très positif par rapport à l’intégration et aux droits des homosexuels, estime Boris. Que l’on vivrait dans une société très ouverte et tolérante. C’est vrai qu’il y a des tas de choses qui ont été faites. Ceci dit, je pense qu’il ne faut pas trop d’angélisme non plus et se rendre compte que les agressions comme ça continuent à exister. La lutte continue."
 
Le temps de se soigner, Boris va devoir mettre son travail de traducteur entre parenthèses. Il ne sait même pas encore s’il pourra être dédommagé par son assurance. Les deux jeunes hommes ont contacté un avocat. Ils espèrent une qualification pénale et une condamnation. "Ces choses-là ne doivent pas rester impunies", a-t-il conclu.