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 d’ADHEOS

L’avis très attendu du Comité consultatif national d’éthique rendu ce mardi matin donne son feu vert à l’ouverture la Procréation médicalement assistée aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires.
 
Après une très très longue gestation de quatre années, le Comité consultatif national d’éthique vient de rendre ce matin un avis sur l’épais dossier de la Procréation médicalement assistée. Verdict ? C’est oui à l’ouverture de la PMA (et notamment à la possibilité de recourir à un don de sperme) aux couples de femmes et aux célibataires qui souhaitent ainsi devenir mères.
 
Champagne pour toutes celles qui depuis des années doivent se rendre à l’étranger dans des pays aux législations plus clémentes, comme la Belgique ou l’Espagne, et assumer tous les frais ? Soulagement pour toutes celles qui avaient tant espéré que la loi autorisant le mariage et l’adoption pour tous aborde aussi la question de la procréation ? La fin enfin d’une forme de discrimination dans un pays qui depuis plus de vingt ans réserve l’assistance médicale aux seuls couples hétéros ?
 
Consensus ?
 
Symboliquement, l’avis du CCNE est d’une grande puissance. Mais sera-t-il suivi par le président Macron ? Dans son programme, le candidat s’était déclaré «favorable à l’ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes». En outre dans un courrier daté du 16 avril adressé aux associations LGBT, il indiquait qu’il attendrait que «le comité consultatif national d’éthique ait rendu son avis» sur la question pour «pouvoir construire un consensus le plus large possible». Hors les cris répétés de la Manif pour tous, ce consensus existerait à en croire la multitude de sondages réalisés sur cette question. Vendredi dernier, une énième enquête de l’institut Ifop faisait état de 60% de Français favorables à une ouverture de la PMA.

Alors ?
 
Si, dans cet avis, le CCNE suit l’évolution de la société et la demande (légitime) d’une partie de la société à pouvoir devenir parent en s’appuyant sur les ressources de leur propre pays, il ne se montre en revanche pas favorable à la possibilité pour les femmes d’être moins écrasées par le tic tac de leur horloge biologique en vitrifiant (congélation très rapide) leurs ovocytes lorsqu’elles sont jeunes pour mieux les retrouver plus tard, sachant que la fertilité féminine chute drastiquement après 35 ans. La semaine dernière, l’Académie de médecine s’était en revanche, elle, déclarée favorable à l’ouverture de cette technique, à laquelle des Françaises (les plus fortunées et les mieux informées) ont recours à l’étranger.
 
Enfin, alors que Jean-François Delfraissy, le nouveau président du CCNE avait en janvier considéré sur France Inter un «besoin sociétal indiscutable» de réfléchir à la Gestation pour autrui (GPA) (pour les femmes ne pouvant porter d’enfant ou les couples gays), le dossier reste fermé. Coincé dans son interdiction depuis plus de vingt-cinq ans.