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 d’ADHEOS

L’utilisation des noms de gays et de trans suicidés dans le cadre d’une manifestation, samedi, suscite des critiques sévères, y compris dans la communauté LGBT de l’île chinoise.
Les activistes LGBT taïwanais ont frappé les esprits, samedi, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Au lieu d’une manifestation classique, ils ont mis sur pied un faux cimetière devant le palais présidentiel, rapporte le «China Times» (via GayStarNews). Cent pierres tombales en carton ont été érigées sur la route, en pleine ville de Taipei. Chacune portait le nom d’une personne gay, lesbienne, bi ou trans qui a mis fin à ses jours à cause de la discrimination, du harcèlement ou à la suite d’une agression. L’inscription comportait un code QR, qui renvoyait à un site web où le public pouvait en savoir plus sur les destins de ces «victimes de l’homophobie et de la transphobie».
 
Familles non sollicitées
Mais ce happening choc a donné lieu à une controverse, après que certaines familles ont découvert le nom d’un d’un proche décédé. Apparemment, beaucoup n’avaient pas été sollicitées ou même informées que le nom de leur proche serait utilisé dans la manif.
 
Ce manque de tact, doublé de la violence symbolique de ce cimetière de papier dans un pays où le suicide est un thème extrêmement sensible, a valu aux organisateurs de sévères critiques. Y compris dans les rangs de la communauté LGBT. «Bien des familles et des amis ne se sont pas remis de leur chagrin, a notamment réagi Ashley Wu, sur le site britannique GayStarNews. C’est une démarche hautement insensible et une intrusion dans la vie privée. Un mouvement LGBT ne devrait pas utiliser le sang d’autrui pour se célébrer soi-même.»