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 d’ADHEOS

SOS homophobie avait porté plainte contre le magazine en octobre 2012, en raison d’une Une particulièrement choquante. 
 
Aujourd’hui, mardi 20 mai, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu coupable d’injure et d’incitation à la haine à raison de l’orientation sexuelle le magazine Minute. Le média vient d’être condamné à 4000 euros d’amende et 3000 euros de dommages-intérêts. Alors que le nombre d’appels pour signaler des propos ou violences LGBTphobes en 2013 a augmenté de 80% par rapport à l’année précédente, l’association SOS homophobie, qui avait porté plainte, se réjouit de cette condamnation: «Elle représente aujourd’hui une victoire pour une liberté d’expression respectueuse de tou.te.s, de toutes les orientations sexuelles et identités de genre, y compris par voie de presse».
 
Avec sa couverture d’un numéro de juillet 2012, le magazine d’extrême-droite Minute avait en effet provoqué une très vive indignation. Pour mémoire, cette Une représentait deux hommes de dos lors d’une gay pride, l’un et l’autre vêtus d’un jock-strap avec un drapeau arc-en-ciel, avec la mention «Bientôt: ils vont pouvoir s’enfiler… la bague au doigt», ainsi que les titres «Sida: Malgré les risques, ils vont vous donner leur sang» et «Bourrage de crâne: le mariage homo enseigné à vos enfants». À l’époque, la rédaction avait ainsi justifié une telle Une: «François Hollande a fait beaucoup de promesses au cours de sa campagne électorale. Peu seront tenues. Mais il en est une qui le sera: la reconnaissance du “mariage” homosexuel, annoncé pour “avant 2013″ par le garde des Sceaux, Christiane Taubira. Une revendication d’une minorité active qui, si elle aboutit, ouvrira la boite de Pandore à des schémas des plus dangereux.»
 
Profondément indignée, SOS homophobie avait fait savoir quelques mois plus tard qu’elle portait plainte contre le magazine, demandant que la justice «reconnaisse le caractère injurieux et incitant à la haine de cette publication»: «En 2012, trente ans après la dépénalisation de l’homosexualité en France, l’on peut encore procéder à de telles analogies entre orientation sexuelle et comportements délictuels: on voudrait nous laisser croire que non seulement les hétérosexuel-le-s sont imperméables à la polygamie, à la zoophilie et au VIH, mais surtout que les homosexuel-le-s sont des déviants criminels.» Les dommages-intêrets qui iront à l’association lui permettront de poursuivre ses actions: «Les sommes reçues au titre de dommages-intérêts seront utilisées par l’association afin d’apporter une aide aux victimes d’homophobie, de biphobie et de transphobie à qui les moyens – notamment financiers – manquent trop souvent pour faire valoir leurs droits.»