Le projet de loi en faveur du mariage et de l’adoption pour tous sera présenté le 24 octobre prochain en conseil des ministres. Mais depuis que la garde des Sceaux Christiane Taubira a partiellement dévoilé les grandes lignes de l’avant-projet dans les colonnes de « la Croix », certaines voix se sont élevées pour fustiger l’ouverture du mariage aux couples homosexuels.
Dernière en date ? Celle de l’archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin. Selon l’homme d’Eglise, le mariage gay ouvrirait en effet la voie à la polygamie et à l’inceste, considérant au passage qu’il s’agissait d’une « rupture de société ». « Après, ça a des quantités de conséquences qui sont innombrables. Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou à quatre. Après, un jour peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera », a-t-il souligné lors d’un entretien diffusé ce vendredi sur la radio RCF et la chaîne TLM.
Le mariage est un « rempart »
A l’occasion de cette interview, le cardinal Philippe Barbarin a également reformulé sa conception de la famille, qui doit être composée d’un père et d’une mère. « Un mariage, c’est un mot qui veut dire rempart, pour permettre au lieu le plus fragile de la société, c’est-à-dire une femme qui donne la vie à un enfant, que toutes les conditions soient établies pour que ça se passe dans les meilleures possibilités », a poursuivi l’archevêque de Lyon.
Rappelons d’ailleurs que l’Eglise catholique s’était emparée de la question du mariage pour tous à l’occasion de l’Assomption. Le 15 août dernier, les paroisses catholiques devaient reprendre la « proposition de prière pour la France », à l’initiative de l’archevêque de Paris André Vingt-Trois. Et si l’Eglise ne s’en prenait pas directement au mariage homosexuel, un passage de cette prière avait particulièrement fait polémique : « Pour les enfants et les jeunes (…) qu’ils cessent d’être les objets des désirs et des conflits des adultes pour bénéficier pleinement de l’amour d’un père et d’une mère. »
Désaccord au sein de l’Eglise catholique
Cependant, certains prêtres avaient fait le choix de ne pas prononcer ce texte et cet événement avait révélé un certain désaccord au sein de l’Eglise catholique. A titre d’exemple, le curé de l’église Saint-Merri, dans le quartier du Marais, à Paris avait déclaré au « Monde.fr » « préférer faire différemment, et rédiger un texte autour de témoignages de vie des paroissiens ». Cette paroisse accueille d’ailleurs une fois par moi l’association David et Jonathan, mouvement homosexuel chrétien, pour un temps de prière.
- Source ELLE