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 d’ADHEOS

Parce qu’il avait refusé de ne pas représenter sa pièce malgré une interdiction, David Cecil sera emprisonné au moins pendant cinq jours.
 
David Cecil, producteur britannique installé à Kampala où il dirige une troupe de théâtre et gère un centre culturel privé, restera incarcéré jusqu’à la prochaine audience lundi, durant laquelle sera étudiée une possible mise en liberté sous caution.
 
Son crime: avoir produit une pièce traitant de l’homosexualité, et avoir continué à la donner malgré une interdiction temporaire. «Deux chefs d’accusation ont été retenus contre lui: l’un d’avoir désobéi à un ordre légitime (…), l’autre d’avoir fait jouer la pièce alors qu’elle était en cours d’examen» par l’autorité de supervision des médias qui devait «en étudier le scénario», confirme un porte-parole de la police de Kampala.
 
Etat homophobe
Cette pièce, intitulée La Rivière et la montagne et écrite par un auteur britannique, Beau Hopkins, spécialement pour une troupe ougandaise, traite du destin tragique d’un homme qui avoue son homosexualité. Mise en scène par une Ougandaise et jouée par des acteurs ougandais dans plusieurs salles de Kampala en août, elle étudie en toile de fond les motivations d’une récente campagne anti-homosexuels dans le pays, alimentée par un projet de renforcement de la très sévère législation locale contre l’homosexualité.
 
La loi ougandaise rend déjà les relations homosexuelles passibles de la prison à perpétuité, mais un récent projet de loi prévoit notamment de sanctionner de la peine capitale quiconque est déclaré coupable d’actes homosexuels en récidive, en étant séropositif ou avec un mineur. Ceux qui discuteront en public d’homosexualité – y compris les membres d’associations de défense des homosexuels – encourront eux sept ans de prison.