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 d’ADHEOS

Un des étudiants tunisiens arrêtés et condamnés pour homosexualité en décembre 2015, dénonce aujourd’hui les conditions de son incarcération faites de tortures et d’humiliations.
 
L’association LGBT tunisienne Shams rapporte le témoignange de J. A., un étudiant tunisien de 19 ans, qui a été incarcéré pour homosexualité à Kairouan, une ville du centre de la Tunisie en décembre 2015.
 
Celui-ci affirme avoir été victime de tortures physiques et morales lors de sa détention.
 
En liberté provisoire depuis le 7 janvier, après avoir payé une caution de 500 dinars, en attendant son procès en appel, J. A. avait été condamné avec d’autres jeunes hommes le 10 décembre 2015, par le tribunal de première instance de Kairouan, à 3 ans de prison et un bannissement de la ville de Kairouan pour une durée de 5 ans.
 
Il explique aujourd’hui avoir été battu par un policier pour avoir refusé de subir le test anal ordonné par la justice pour prouver qu’il avait subi une pénétration anale. "J’ai été battu par le policier qui m’accompagnait à l’hôpital et j’ai donc fini par accepter", raconte-il.
 
Il décrit par ailleurs comme "une tombe collective" la prison où il a été incarcéré.
 
"Dans la cellule, le calvaire a commencé dès la première minute. D’abord par les agents pénitentiaires, qui nous ont battus et laissés dormir à même le sol, sans couverture ni même un drap, sur un sol humide et glacial», raconte-t-il, ajoutant : "Bien sûr, les agents ont ébruité la raison de notre arrestation, faisant de nous la risée de la cellule, où se trouvaient plus de 190 détenus. Beaucoup d’entre eux nous battaient et nous touchaient les parties intimes, sous le regard des gardes, qui se permettaient, eux aussi, de nous toucher".
 
Le jeune homme rapporte aussi avoir été l’objet d’humiliations de la part d’autres détenus, qui l’ont dénudé, lui et ses camarades, et leur ont demandé de danser. "On nous posait des questions intimes et quand ne répondait pas, ils nous frappaient avec des bâtons", dénonce encore l’étudiant.
 
Des agents pénitentiaires se sont également livrés à des actes similaires. "Pour se divertir, ils nous appelaient. Ils étaient une quinzaine, nous passaient à tabac: coups de pied, de poing, avec des bâtons… Ils nous obligeaient à nous agenouiller pour mieux nous battre, nous insultaient, puis nous suspendaient au mur et nous faisaient subir la torture par l’eau. Ils ne nous relâchaient que lorsque nous étions à bout", raconte le jeune homme.
 
"Après ma sortie de prison, je ne veux et ne peux plus vivre, témoigne cet éudiant. Mes études sont foutues, ma vie est foutue. Mon pays m’a détruit, m’a oppressé et m’a totalement brisé", conclut-il.