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 d’ADHEOS

Après la découverte de Corans déchirés, les aveux filmés d’un jeune homme sentent à plein nez la mise en scène, orchestrée par les milieux salafistes tunisiens.
 
C’est le dernier en date d’une série d’incidents destinés à discréditer le mouvement laïc en le liant à l’homosexualité: une vidéo choc est apparue sur le Net tunisien, le 22 mars dernier. On y voit la confession d’un jeune homme qui avoue avoir profané des exemplaires du Coran. «J’aime la laïcité, parce qu’elle me permet de marier un homme. Je suis un pédé [«louti» en arabe, n.d.l.r.]», explique l’individu.
 
La séquence fait suite à la découverte de plusieurs livres saints déchirés dans trois mosquées de Ben Gardane, une ville du sud du pays, rappelle le site britannique Gay Star News. La vidéo provient des milieux salafistes, qui auraient démasqué le profanateur et filmé ses aveux avant de le remettre à la police.
Mais selon des activistes LGBT tunisiens, toute l’affaire évoque une mise en scène. Le jeune suspect «semble réciter une déclaration apprise par cœur».
De fait, selon le témoignage de son frère, qui a produit une expertise psychiatrique, le garçon serait psychologiquement vulnérable. Par ailleurs, il aurait été lui-même proche des milieux salafistes 
 
Arme politique cheap
 
Le rédacteur en chef de «Gay Day», l’unique magazine LGBT de Tunisie, note que l’incident s’inscrit dans le cadre d’une guerre où l’«homosexualité est employée à bon compte comme une arme politique pour discréditer son adversaire
Ces derniers mois, on a ainsi vu déferler une véritable vague de «panique homosexuelle», avec notamment une «sex tape» censée montrer l’actuel ministre de l’intérieur ayant des rapports sexuels avec un homme, puis la libération du frère d’un autre ministre accusé de viol sur un mineur, sans parler de diverses campagnes visant les mouvements laïcs.