Le film australien «In My Shoes» donne la parole à des jeunes trans’ pour raconter leur vécu. Fort et émouvant.
Le Transgender Anti-Violence Project est une initiative australienne menée par le Gender Centre pour lutter contre la transphobie. Parmi les outils mis en place, la vidéo In My shoes (réalisée par Monique Schafter et Mat Govoni) donne à entendre les témoignages de cinq jeunes trans’.
Chacun.e raconte les doutes de l’enfance, les difficultés, les relations avec l’école mais aussi le soutien de leurs proches: «J’ai longtemps pensé que j’étais juste un mec efféminé», se souvient l’un, «J’étais garçon marqué. J’ai arrêté de porter des robes vers six ou sept ans. J’ai tout simplement refusé d’en porter», affirme l’autre. A leur manière, ils/elles mettent des mots sur cette sensation étrange: «Se regarder dans le miroir et sentir qu’on est pas en connexion avec ce qu’on est.»
Point commun à tous les témoignages, ces jeunes affirment tou.t.e.s devoir faire face aux questions d’ordre privé et relatives à leur génitalité: «On m’a posé des questions très intrusives»; «Des millions de questions à propos de la chirurgie», notent-ils/elles. «Ils ne se rendent même pas compte que c’est du harcèlement sexuel», constate un des jeunes. En effet, comme il leur est impossible d’avoir accès à une opération de chirurgie avant leur majorité, les adolescent.e.s trans’ ont beaucoup de difficultés à surmonter le scepticisme et l’incompréhension concernant leur identité de genre. Sans compter que, comme le fait remarquer une des jeunes filles du film, les personnes trans’ ont parfaitement le droit de ne pas vouloir être opérées.
«Nous espérons que ce film servira comme outil pour toute la communauté pour mieux comprendre les problèmes auxquels font face les jeunes trans’ et ceux qui ne se reconnaissent pas dans la binarité des genres, explique le Transgender Anti-Violence Project. Nous espérons aussi qu’il encouragera les trans et les personnes qui ne se reconnaissent pas dans la binarité des genres d’aller de l’avant et d’avoir accès au soutien dont elles ont besoin.»
- Source YAGG