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 d’ADHEOS

Dharun Ravi avait filmé à son insu Tyler Clementi dans leur chambre d’université. Le suicide de l’adolescent, trois jours plus tard, avait suscité une émotion d’envergure nationale.
 
Un jury américain a déclaré coupable, vendredi, un ancien étudiant qui comparaissait dans le New Jersey pour avoir filmé à son insu son jeune colocataire homosexuel qui s’était ensuite suicidé, tout en ne retenant pas les accusations liées à l’homophobie.
 
Les charges homophobes non retenues
Dharun Ravi (photo), 19 ans, de nationalité indienne, n’a jamais été formellement accusé de la mort de Tyler Clementi mais il faisait l’objet d’un certain nombre de charges liées à l’homophobie, lesquelles n’ont pas été retenues par les jurés du tribunal de New Brunswick. Cet ancien étudiant a été reconnu coupable en revanche d’atteinte à la vie privée et d’entrave à l’enquête et de subornation de témoins, qui peuvent lui valoir jusqu’à 10 ans de prison. Sa peine lui sera signifiée ultérieurement. Il risque par ailleurs l’expulsion vers l’Inde.
 
Ravi avait utilisé la caméra de son ordinateur pour espionner Tyler Clementi, 18 ans, son compagnon de chambre. Il l’avait brièvement filmé alors qu’il embrassait un ami dans leur chambre de l’université de Rutgers, le 19 septembre 2010. Il avait à nouveau essayé deux jours plus tard, invitant des amis à se joindre à lui pour regarder ce qui se passait entre Clementi et son ami.
 
Débat sur le harcèlement électronique
Tyler Clementi, un jeune violoniste introverti, s’était suicidé le 22 septembre en sautant d’un pont. Le drame avait fait grand bruit aux Etats-Unis, suscitant la colère de la communauté homosexuelle et un débat national sur le harcèlement électronique puis le mouvement «It Gets Better». Ravi avait plaidé non coupable et refusé un accord à l’amiable. Sa défense avait plaidé qu’il n’était pas homophobe et qu’il voulait simplement faire une mauvaise blague.
 
Un groupe de protection des droits des homosexuels du New Jersey, le Garden State Equality, a salué la décision: «Ce verdict envoie le message selon lequel la ligne de défense ‘‘il faut que jeunesse se passe’’ ne peut en aucun cas constituer une excuse pour tyranniser un autre étudiant», a déclaré Steven Goldstein, le président de cette association.