Des associations de défense des droits des homosexuels ont appelé jeudi le Parlement de Singapour à abolir des dispositions pénales de l’ère coloniale punissant les relations sexuelles entre hommes, après un arrêt de la plus haute cour de justice déclarant son incompétente en la matière.
La cour d’appel de Singapour a confirmé mercredi, comme il avait été dit en première instance par plusieurs tribunaux, qu’il appartenait au Parlement d’abolir la section 377A du code pénal.
Celle-ci stipule que les relations sexuelles entre homosexuels sont illégales. La loi, mise en place par les colonisateurs britanniques en 1938 et prévoyant une peine allant jusqu’à deux ans de prison pour les contrevenants, n’est toutefois pas appliquée.
Les défenseurs des droits des homosexuels se sont déclarés "choqués et déçus" par la décision de la cour d’appel. "Nous comprenons la position de la cour qui dit qu’elle ne peut pas fournir une réponse judiciaire à un problème législatif mais nous ne pouvons accepter cette interprétation étroite de la Constitution", ont déclaré dans un communiqué commun 14 associations de défense des droits LGBT dans la ville-Etat.
"Nous appelons le Parlement à faire preuve d’un sens réel de la gouvernance et de faire ce qui est juste en abolissant cette disposition pénale paralysante", ont-il ajouté. Le gouvernement conservateur estime que cette loi doit rester d’actualité, arguant qu’une bonne partie de la population est conservatrice et n’accepterait pas de changement.
L’organisation internationale Human Rights Watch a appelé Singapour à marcher dans les pas d’autres pays du Commonwealth comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande et à abolir les lois archaïques de l’ère coloniale.
"Singapour devrait se rendre compte que ses restrictions arbitraires de la sexualité humaine ont des conséquences sur les Singapouriens eux-mêmes mais aussi sur tous ceux qui veulent visiter, travailler ou étudier" dans la cité-Etat, a dit Boris Dittrich, chargé des droits LGBT au sein de l’association.
- Source E-llico