L’UMP depuis environ 3 ans, semble comme tétanisée dès qu’il s’agit d’aborder les questions liées à l’égalité des droits pour les personnes LGBT. Si le candidat Nicolas Sarkozy avait, en 2007, donné un grand coup de frais et de modernité à notre parti, et affirmé son attachement à l’égalité des droits, il faut bien reconnaître que depuis la loi TEPA et l’égalité fiscale accordée aux couples pacsés et la dépénalisation universelle de l’homosexualité portée à l’ONU par Rama Yade, les LGBT ont été sortis de l’agenda gouvernemental.
Le passage de Xavier Bertrand au Secrétariat Général de l’UMP avait conforté ce sentiment que l’égalité des droits pour les LGBT n’était plus à l’ordre du jour. Non seulement le débat n’était plus ouvert, mais quand ces questions étaient néanmoins posées par la force de l’actualité, il faut bien reconnaître qu’elles furent traitées maladroitement. Non seulement les gays et les lesbiennes qui ont voté pour Nicolas Sarkozy se sentirent floués, mais aussi toutes les personnes attachées à l’égalité des droits pour tous. Les LGBT sont nombreux (environ 5 millions) en France, et pas seulement à Paris. Ils ont aussi des familles et des amis qui ne tolèrent plus de les voir traités comme des citoyens de seconde zone.
En 2011, nos familles ne sont toujours pas traitées comme les autres familles et ne bénéficient pas de la même considération vis-à-vis de la loi. Nos couples ne sont pas reconnus comme aussi valables que les couples hétérosexuels qui eux, ont le choix entre PACS ou mariage en fonction de leur projet de vie. Ce choix nous est refusé. Comme si nos choix de vie ne pouvaient être compatibles avec la stabilité familiale et la durée.
Pourtant, il faut bien reconnaître que de nombreuses voix, et non des moindres, s’expriment au sein de notre famille politique pour l’égalité des droits pour les personnes LGBT: Roselyne Bachelot depuis toujours, Rama Yade, Chantal Jouanno, Nadine Morano, Jeannette Bougrab, Benjamin Lancar se sont tous prononcés, avec parfois beaucoup de courage pour cette égalité.
Certes, il reste de farouches opposants à nos droits. Après tout, le débat, tant qu’il reste républicain et respecte les personnes dans leur dignité, est naturel au sein d’une famille politique aussi vaste et diverse que la nôtre.
GayLib n’a jamais eu de comportement sectaire à l’égard de ceux qui ne sont pas d’accord avec nous et a toujours souhaité débattre avec tous. La seule exception à ce jour est celle de Christian Vanneste, qui s’est lui même mis, par ses outrances à répétition, en dehors du champ du débat républicain.
Le récent dérapage imbécile de Nora Bera fait plus preuve d’ignorance que de réelle volonté homophobe. Certes il est fâcheux qu’un ministre ne maîtrise pas sa communication. Mais Nora Bera ne représente rien à l’UMP, ou pas grand chose. Elle n’existe aujourd’hui que par sa présence au gouvernement. Elle retournera demain dans l’obscurité médiatique qu’elle n’aurait jamais du, finalement, quitter.
Une grande attente pèse aujourd’hui sur les épaules de Jean-François Copé. Il a hérité d’une page blanche sur les questions LGBT qui ne sont plus traitées par notre parti depuis 2007.
Il lui revient de redonner espoir à ces millions de personnes attachées à l’égalité des droits pour tous les français. L’heure n’est plus à l’ouverture des débats mais à l’application des promesses de campagne : l’égalité en 2011 n’est plus un sujet de débat.
Il s’agit de savoir comment l’UMP souhaite la voir mise en œuvre et dans quel délai. Comment elle doit se traduire en droit et quel message nous souhaitons faire passer.
Il s’agit de savoir tout simplement si l’UMP souhaite encore être en 2012 le grand parti de la liberté et de la démocratie française qu’il fut à sa création en 2002.
Si vous voulez nos voix, donnez nous nos droits!