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 d’ADHEOS

Dus à certaines souches très contagieuses de papillomavirus humains (HPV), une IST super répandue, les condylomes se soignent. Il existe même un vaccin, alors il est temps de parler des verrues génitales !

Tiens, mais qu’est-ce donc que ces petites excroissances disgracieuses apparues au niveau de mes parties génitales et/ou de mon anus ? Ces espèces de crêtes de coq – aussi appelées verrues génitales – sont des condylomes. On les trouve sur le pénis, le prépuce externe et interne, le gland, la vulve, le périnée ainsi que dans la zone périanale. Leur apparence est assez variée : il peut s’agir de lésions bourgeonnantes rosâtres ou grisâtres, de lésions papuleuses rosées, pigmentées ou couleur peau, ou bien encore d’espèces de plaques lisses relativement invisibles. Dans tous les cas, les condylomes sont indolores mais peuvent être gênants dès lors qu’ils se multiplient.

“Il est essentiel de pouvoir en parler et d’aborder, avec ses partenaires, le sujet sans jugement, explique le Dr Patrick Papazian, médecin hospitalier en santé sexuelle et en oncologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. N’hésitez pas à leur signaler s’ils ou elles en sont porteur-euses.”. Ce n’est certainement pas la discussion la plus sexy mais elle est sacrément utile, car les condylomes sont dus à certaines souches très contagieuses de papillomavirus humains (HPV). En effet, cette infection sexuellement transmissible (IST) ne se communique pas par le sperme mais par le contact peau à peau. Le préservatif est donc loin de constituer une prévention efficace à 100 % contre les HPV, qui peuvent également se transmettre par les doigts ou au moyen de sextoys partagés – les condylomes aiment s’installer sur les zones génitales, mais aussi autour et dans l’anus.

Autre piège : il peut se passer un certain temps entre la contamination et le moment où l’on développe les condylomes. “Inutile de blâmer la dernière personne avec qui vous avez eu des rapports sexuels, explique Patrick Papazian. Les chaînes de contamination sont autrement plus compliquées à remonter que pour les autres IST.”. De même, si votre partenaire souffre de condylomes, cela ne signifie pas qu’il ou elle est allé-e voir ailleurs. S’il arrive qu’ils disparaissent spontanément, il faut néanmoins consulter sans attendre, car ils peuvent évoluer en lésions précancéreuses, puis cancéreuses, et restent vecteurs de contamination. Certains virus HPV (près de 10%) sont en effet responsables de près de 100% des cancers du col de l’utérus et de l’anus, et d’une partie de ceux de la vulve, du vagin, du pénis et de la gorge.

Un vaccin contre le hpv

“Contre les condylomes, la prévention est à la fois simple et complexe”, signale Patrick Papazian. Simple, parce qu’il existe désormais un vaccin très efficace contre le HPV. Complexe, car, en raison de la prévalence du virus, il est conseillé, si possible, de le faire avant son premier rapport sexuel. Il est ainsi recommandé à tous-tes entre 11 et 19 ans, et jusqu’à 26 ans pour les hommes gays et bi. Pour les plus âgé-es, il est important de se faire dépister régulièrement auprès de proctologues, de gynécologues, d’urologues et/ou de dermatologues. Ces spécialistes pourront diagnostiquer d’éventuels condylomes bien cachés. Plusieurs méthodes permettent toutefois de les faire disparaître : des crèmes à appliquer soi-même, une destruction à l’azote chez un médecin et, dans les cas les plus sévères, une chirurgie. “Il vaut mieux consulter un proctologue LGBT-friendly pour éviter de subir une intervention de l’anus mutilante, avec un rendu inesthétique et inconfortable lors des rapports”, prévient Patrick Papazian.

En attendant la consultation, il n’y a pas grand-chose à faire. Vous pouvez vous abstenir d’avoir des rapports afin de ne pas risquer de contaminer votre partenaire, ou du moins éviter tout contact avec la zone lésée. Évitez absolument les remèdes de grand-mère à base d’ail, d’huiles essentielles, etc., ainsi que les dispositifs contre les verrues plantaires ou palmaires vendus en pharmacie. Attention, ne confondez pas les condylomes situés au niveau de l’anus avec des hémorroïdes : essayer de les traiter comme telles serait absolument contre-productif. Enfin, si votre partenaire a des condylomes, n’oubliez pas que vous êtes en droit de revoir votre consentement. Vous trouverez bien d’autres petites choses à faire en attendant qu’il ou elle se les fasse retirer.