NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

L’Eglise orthodoxe russe a suggéré vendredi d’organiser une consultation populaire pour interdire les relations entre homosexuels, ce qui reviendrait à les criminaliser comme du temps de l’Union soviétique.
"Cela vaut sans doute le coup de discuter cette question dans la société, étant donné que le pouvoir est entre les mains du peuple", a déclaré le porte-parole de l’Eglise orthodoxe russe, Vsevolod Tchapline (photo), dans une interview au quotidien Izvestia.
 
"Je suis convaincu que de telles relations sexuelles doivent être complètement exclues de la vie de notre société", a-t-il ajouté. "Si nous arrivons à obtenir cela par des moyens de conviction morale, tant mieux. Si nous nous référons à la loi, demandons alors aux gens s’ils sont prêts à cela", a ajouté le père Tchapline, suggérant ainsi un référendum, sans prononcer le mot.
 
"C’est la majorité du peuple, et non pas des forces extérieures quelconques, qui doit définir ce qui constitue une infraction pénale chez nous", a ajouté le père Tchapline, réagissant à une récente initiative d’un prêtre orthodoxe russe qui avait proposé d’organiser un référendum sur la réintroduction de poursuites criminelles contre les homosexuels.
 
L’homosexualité était considérée en Russie jusqu’en 1993 comme un crime passible de huit ans de prison, et comme une maladie mentale jusqu’en 1999.
 
La Russie a adopté l’an dernier une loi sanctionnant d’amendes et de peines de prison la "propagande" homosexuelle devant les mineurs, qui a été dénoncée comme discriminatoire par les défenseurs des droits de l’homme et les militants homosexuels dénonçant une stigmatisation de cette minorité.
 
Cette loi a également suscité de vives critiques de sportifs et de responsables politiques à l’étranger, certains appelant à boycotter les jeux Olympiques d’hiver en février à Sotchi, une station balnéaire russe sur les rives de la mer Noire.
 
Les propos du porte-parole de l’Eglise orthodoxe ont été aussitôt dénoncés par des militants de la cause homosexuelle russe. "La réintroduction des poursuites criminelles contre les homosexuels reviendrait à autoriser à nouveau la peine de mort" qui fait actuellement l’objet d’un moratoire en Russie, a déclaré à l’AFP Nikolaï Alexeev, un responsable de la communauté gay russe.