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 d’ADHEOS

Un gang de Saint-Pétersbourg recrute ses victimes via un application de drague gay, selon une méthode qui s’inspire des opérations homophobes d’Occupy PaedophiliaUn gang de Saint-Pétersbourg recrute ses victimes via un application de drague gay, selon une méthode qui s’inspire des opérations homophobes d’Occupy Paedophilia 
 
On connaissait Occupy Paedophilia: ce groupe de pseudo-justiciers russes qui piégeaient des homosexuels présumés afin de les humilier, de les violenter, voire de les torturer devant la caméra. A Saint-Pétersbourg sévit désormais un gang analogue, dont les visées sont toutefois essentiellement crapuleuses. Ainsi, le site Meduza rapporte que plusieurs gays auraient été tabassés et rançonnés après un rendez-vous pris sur un site de drague.
 
Extorsion
 
Plusieurs agressions se sont déroulées dans le même appartement de l’avenue Moskovsky selon le même scénario. Alexeï, par exemple, raconte qu’il a été attiré sur place par un jeune homme et invité à boire, jusqu’à ce que deux complices surgissent d’une armoire. Ils frappent Alexeï sous prétexte que son partenaire n’aurait pas 18 ans, tout en filmant la scène, avant de se calmer et de proposer à leur homme de «résoudre le problème financièrement». «Je n’avais pas peur qu’ils me dénoncent, mais plutôt qu’ils diffusent la vidéo, raconte l’employé de 26 ans. Je n’avais pas envie que mes parents apprennent ainsi que je suis gay.» S’ensuivent alors de longues tractations émaillées de menaces pour qu’Alexeï vide son compte en banque, environ 800 euros. Les malfaiteurs ont accepté de lui laisser quelques dizaines d’euros «pour vivre».
 
Selon Meduza, qui cite une source au Ministère de l’intérieur, une vingtaine d’individus âgés de 18 à 45 ans seraient impliqués dans ce système d’extorsion. Ils sévissent depuis une année environ. Le gang s’est présenté à certaines de ses victimes comme une «ONG» au nom étrange de Dobrota («Bonté»).
 
Climat anti-gay
 
Comme dans l’affaire Occupy Paedophilia, les agresseurs comptent sur le climat anti-gay actuel dans la société russe et sur le silence des victimes, qui craignent de voir leur homosexualité révélée au grand jour. Toutefois, au moins deux hommes ont porté plainte. En 2014, une série d’agressions similaires s’étaient déroulées à Moscou, donnant lieu à trois meurtres. Un trio originaire du Daguestan, une république du Caucase, avait été arrêté et condamné.
 
Le propriétaire de l’appartement de l’avenue Moskovsky affirme qu’il loue le logement à la journée, via le site Booking.com. Quand le reporter de Meduza lui raconte ce qu’il s’y passe, il hausse les épaules: «Si un gay se fait tabasser, il devrait être reconnaissant d’être en vie.»