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 d’ADHEOS

Un jeune homme de 22 ans a été condamné à une peine de prison pour avoir poignardé un homosexuel de 44 ans en octobre 2009 à la Réunion. L’agresseur, qui n’a pas toutes ses facultés mentales, l’accusait de l’avoir dragué.
 
 «Passer pour un homosexuel ou un criminel, c’est la même chose: c’est la honte». Choquante, c’est l’une des rares phrases prononcées par Jonathan Brézé, condamné mardi à 12 ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises de Saint-Denis, à la Réunion.

 
 
Le jeune homme de 22 ans était accusé d’avoir agressé à l’arme blanche un homosexuel naturiste de 44 ans sur la plage de la Souris Chaude, de la commune réunionnaise de Saline-les-Bains, le 20 octobre 2009. Il avait reconnu l’intention de tuer et un acte homophobe lors de sa première comparution, et n’a jamais exprimé le moindre remords.
 
«Impossible d’accepter la différence»
Durant le procès du jeune homme devant la Cour d’assises, un expert-psychiatre a annoncé «une froideur affective» concernant l’accusé, également «atteint d’une schizophrénie chronique désorganisée et impossible d’accepter la différence». L’expert a cependant affirmé que «l’accusé n’avait pas prémédité son acte comme une personne normale l’aurait fait».
 
Malgré les facultés mentales réduites de Jonathan Brézé, les jurés de la Cour d’assises l’ont condamné à une peine de prison, assortie de 10 ans de suivi socio-psychologique. Si le prisonnier ne respecte pas ce suivi, sa peine carcérale pourrait augmenter de 7 ans. A l’issue de l’audience, l’avocat de Jonathan Brézé a affirmé que son client ne fera pas appel du jugement.
 
«Plus un homosexuel refoulé qu’un homophobe»
De son côté, la victime était présente durant le procès aux assises, qui n’aura duré que deux jours, et reste très choquée de son agression. Blessé au bras, au cou et au thorax, l’homme avait frôlé la mort. Lors du procès, il a admis avoir regardé son agresseur, mais s’est étonné d’un tel acharnement et d’une telle violence, «tout cela à cause d’un simple regard».
 
Durant le procès, de nombreuses incohérences sur la version de l’agresseur ont été mises en lumière. Reconnaissant d’abord l’acte homophobe, il a ensuite changé ses propos en affirmant que l’homophobie n’était pas le motif de cette affaire. Des paroles difficiles à croire après son acte et ses déclarations, surtout que Jonathan Brézé avait déjà insulté son voisin, qui était homosexuel. Selon l’expert, Jonathan Brézé serait «plus un homosexuel refoulé qu’un homophobe».