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 d’ADHEOS

Les réactions continuent de pleuvoir après la demande faite hier par 80 députés UMP au ministre de l’Education nationale de retirer des manuels scolaires «la théorie du genre».
 
Au lendemain de l’envoi d’une lettre à Luc Chatel par 80 députés UMP réclamant le retrait des manuels scolaires de 1ère L et ES (lire article), la polémique sur l’enseignement du genre et de la sexualité continue de faire réagir. Dans ce courrier, les signataires faisaient part au ministre de l’Education de leur inquiétude vis-à-vis de ces livres qui incluent selon eux «la théorie du genre sexuel» et qui expliquent l’identité sexuelle des individus autant par le contexte socio-culturel que par le sexe biologique.

 
 
«A cause du lobby gay»
Ce matin, Jean-François Copé, secrétaire général du parti de la majorité présidentielle, a apporté son soutien aux députés (lire article). Lors d’une interview donnée au JDD.fr, Christian Vanneste, un des signataires de la lettre, est allé encore plus loin en estimant que le «lobby gay» était à l’origine des passages critiqués par les élus. «Cela me paraît évident. En France, le poids du lobby gay à un certain nombre de niveaux décisionnels est considérable», a affirmé le député du Nord. «On savait déjà que c’était le cas en politique et dans les médias. C’est une évidence. Manifestement, il y en a aussi chez certains éditeurs!»
 
Interrogé sur le contenu des ouvrages, Christian Vanneste a également estimé qu’«on illustre le passage sur l’identité sexuelle par une photo d’une manifestation en faveur de la transsexualité, puis celui sur l’orientation sexuelle par une photo d’une manifestation en faveur de l’homosexualité. C’est une iconographie de propagande! C’est scandaleux! On est complètement dans l’idéologie.»
 
«Pour l’UMP, le soleil tourne-t-il autour de la terre?»
De nombreuses voix se sont également faites entendre pour soutenir les nouveaux manuels. Dans un communiqué, le Parti socialiste a demandé «au gouvernement de condamner clairement cette initiative parfaitement scandaleuse». «Cette volonté acharnée de masquer le caractère construit, culturel, social du genre féminin et masculin, de nier la diversité des identités sexuelles ne fait que révéler le refus de la droite des libertés individuelles et notamment sexuelles ou encore une vision archaïque de la place des femmes dans la société», estime le parti d’opposition.
 
Homosexualité et Socialisme (HES), association liée au PS, se demande, elle: «pour l’UMP, le soleil tourne-t-il autour de la terre?». L’association homo en profite pour tourner en dérision la démarche des députés: «On attend avec impatience la prochaine lettre de ces Torquemada de fin d’été au ministre de l’éducation nationale pour réclamer, par exemple, le retrait de cette dangereuse théorie enseignée à nos enfants qui prétend que la terre est ronde et qu’elle tourne autour du soleil».
 
 
Une démarche «dogmatique»
Pour le MAG, association de jeunes LGBT dont les militants interviennent en milieu scolaire pour lutter contre l’homophobie, les nouveaux programmes sont «un grand pas pour l’éducation des jeunes».
 
Enfin, le syndicat Unsa-Education a vivement critiqué la démarche «dogmatique» des députés, «qui prétend imposer une conception aux antipodes de ce que reconnaît le droit français en termes de respect – et non de simple tolérance – de l’orientation sexuelle de chaque individu.» Il demande au ministre de l’Éducation nationale «d’intervenir officiellement et fermement pour que soient respectés les principes de liberté éditoriale et pédagogique».