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 d’ADHEOS

La dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, ce 28 mars, s’est terminée dans le 11e arrondissement de Paris par l’arrestation, vers 23h30 devant un bar queer, d’un manifestant qui était venu boire un verre après avoir défilé avec le “Pink Bloc”. Dans une vidéo diffusée sur Twitter, on voit la voiture de police qui l’embarque forcer la foule avant de démarrer dans un nuage de gaz lacrymos.

Au soir de la dixième manifestation parisienne contre la réforme des retraites, ce mardi 28 mars, une scène d’intervention des forces de l’ordre à la terrasse d’un bar queer ravive la question de la répression des mouvements sociaux, alors que des violences policières ont déjà été pointées du doigt. Une première vidéo, diffusée par Antoine Léaument, député La France insoumise (LFI) de l’Essonne, montre – la scène est filmée depuis les étages surplombant la rue – une voiture de police forçant le passage alors qu’une dizaine de personnes en colère l’entourent, contestant l’arrestation à laquelle elles viennent d’assister. À l’intérieur du véhicule, Charlie, un homme trans, est emmené au commissariat de police pour “outrage à agent”.

En cette fin de journée de grève, vers 21h30, un groupe de personnes queers opposées à la réforme des retraites, et ayant manifesté à Paris au sein du cortège LGBTQI+ du “Pink Bloc”, se retrouve pour boire un verre dans ce bar féministe et queer du 11e arrondissement. Alors qu’une colonne de camions de police passe dans la rue, des mots fusent contre les forces de l’ordre. “En les voyant passer, certains en terrasse ont lancé quelques slogans, témoigne la gérante du bar. Des camions ralentissaient, mais repartaient aussitôt. On sentait qu’il y avait un peu de tension.” La caravane de police passe, les personnes présentes au bar retournent à leur bière.

La police accusée d’arbitraire

Mais deux heures plus tard, vers 23h30, une voiture banalisée s’arrête en face de l’établissement, et les agents qui en sortent mettent la main au collet de Charlie, qui se trouvait sur le trottoir. “Tout s’est passé très vite. Ils sont descendus, l’ont menotté et l’ont embarqué. On n’arrêtait pas de demander le motif de l’arrestation et dans quel commissariat il serait emmené, mais les policiers ne répondaient pas”, témoigne une personne présente au moment des faits, rencontrée ce mercredi midi lors d’un rassemblement de protestation organisé devant le commissariat du 8e arrondissement, où Charlie a été emmené dans la nuit.

Plusieurs autres vidéos, que têtu· a pu visionner, attestent la grande tension de ces moments. Alors que le jeune homme est emmené dans la voiture, une dizaine de personnes font bloc devant le pare-brise et autour des portes, dénonçant une interpellation arbitraire et exigeant des explications. Une grenade de désencerclement et une autre de gaz lacrymogène sont alors lancées pour dégager le passage, depuis le véhicule, qui quitte prestement les lieux.

Une seconde personne, Ana, a également été arrêtée dans la foulée de Charlie, pour “violence contre personne dépositaire de l’autorité publique”, puis relâchée sans poursuites, nous indique son avocate. “Je ne suis pas sûr que ces personnes méritaient d’être interpellées dès le départ, analyse auprès de têtu· Antoine Léaument. Insulter la police est un délit, mais il me semble que dans cette période, les forces de l’ordre devraient faire preuve d’apaisement…” Charlie a été libéré ce mercredi soir de sa garde à vue et sera, indique à têtu· son avocat Me Arié Alimi, à nouveau convoqué vendredi.

 

SOURCE : tetu.com