La semaine dernière, le pape François a donné une interview à Associated Press (AP), l’agence de presse américaine. De cet entretien ressortent des propos du pontife qui ont fait les gros titres dans les médias. « Le pape François affirme que l’homosexualité n’est “pas un crime” mais un “péché” », a ainsi titré plusieurs sites webs et médias. Comme vous avez été nombreux à nous demander des précisions, retour sur cette entrevue…
Dans la fameuse interview accordée à l’AP, le pape François a été questionné sur la criminalisation de l’homosexualité et la discrimination de la communauté LGBT+. La journaliste, Nicole Winfield a ainsi questionné : « Quelle est la position de l’Eglise ? Que devrait-elle faire, puisqu’il y a des évêques qui soutiennent ces lois ? » Une réponse ouverte du pontife : « Dans le catéchisme de l’Eglise catholique, il est dit que les personnes ayant des tendances homosexuelles doivent être accueillies, et non marginalisées, accompagnées si on leur donne une place. »
Et de poursuivre : « Nous sommes tous des enfants de Dieu et Dieu nous veut tels que nous sommes et avec la force que nous avons chacun de lutter pour notre dignité. Etre homosexuel n’est pas un crime. Ce n’est pas un crime. Oui, mais c’est un péché. Bon, commençons par distinguer le péché du crime. Mais le manque de charité envers votre prochain est aussi un péché. Et vous comment vous en sortez-vous ? Autrement dit, distinguons cela. »
Le pape François affirme également qu’une « famille qui a un fils ou une fille à tendance homosexuelle ne doit pas le chasser, elle doit créer un cadre familial pour qu’il puisse vivre en paix ». La journaliste a ensuite évoqué les pays dans lesquels l’homosexualité est encore un crime en questionnant sur le rôle de l’église pour l’abrogation de ces lois homophobes. « Oui, oui, ils doivent le faire. Ce qui se passe, c’est que ce sont des cultures, […] et les évêques de cet endroit – bien qu’ils soient de bons évêques – font partie de ces cultures. […] L’évêque a également un processus de conversion », répond-il.
Un pape plus ouvert que ses prédécesseurs
Le pape en a profité pour rappeler que dès son élection, il s’est affiché plus ouvert que ses prédécesseurs en évoquant son voyage au Brésil. Lors de celui-ci il avait affirmé : « S’il y a une personne qui cherche Dieu et qui est sincère, qui suis-je pour la juger ? » Une prise de position qui lui a attiré de violentes critiques des droites religieuses. Finalement, le pape n’affiche pas son soutien aux mariages homosexuels, mais ne le diabolise pas non plus. Il se contente de se baser sur la tolérance chrétienne : le fait qu’il ne faut juger personne et être bons avec tous.
Et bien que cela puisse sembler être une (non) position encore archaïque en 2023, pour le pontificat, c’est bel et bien un progrès. Alléluia. Car comme expliqué dans les livres de catéchisme de l’Église catholique : « S’appuyant sur la Sainte Ecriture qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés. Ils sont contraires à la loi naturelle. »
A la suite de cette polémique, le pape a clarifié ses propos : « Quand j’ai dit que c’était un péché, je me référais simplement à l’enseignement moral catholique, qui dit que tout acte sexuel en dehors du mariage est un péché. » En conclusion : « Et je dirais à ceux qui veulent criminaliser l’homosexualité qu’ils ont tort. »
SOURCE : fugues.com