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 d’ADHEOS

PORTRAITS. Elles risquent trois ans de détention pour une chanson punk anti-Poutine. Qui sont ces trois jeunes femmes du groupe féministe russe?
 
Elles sont jeunes, adorent la musique et disent ne pas être d’accord avec l’«autoritarisme» de Vladimir Poutine: les trois membres du groupe de punk rock Pussy Riot se sont rendues célèbres en quelques mois. Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina sont jugées pour avoir chanté en février, encagoulées, avec guitares et sonorisation, une «prière punk» anti-Poutine dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou (lire article). Auparavant, elles étaient quasi inconnues du grand public.
 
Le procureur a requis aujourd’hui trois ans de prison. Retour sur le parcours de ces trois jeunes femmes féministes et punk.
 
Nadejda Tolokonnikova, 22 ans
Membre également du groupe russe d’art contestataire Voïna, de même que son mari, Piotr Verzilov, Nadejda Tolokonnikova a participé à de nombreuses performances extrêmes de cette formation connue notamment pour avoir dessiné en 2011 un gigantesque phallus en face des bureaux du Service fédéral de sécurité (FSB, ex-KGB) sur un pont de Saint-Pétersbourg, deuxième ville de Russie. En 2008, Tolokonnikova a posé nue dans une position suggestive avec son mari dans un musée de Moscou, alors qu’elle était enceinte de neuf mois, pour protester contre l’élection de Dmitri Medvedev à la présidence russe, lors d’une performance baptisée «Naissance d’un ourson» en allusion au nom du futur chef de l’Etat («Medved» veut dire «ours» en russe).
 
Tolokonnikova, une brune aux yeux noirs, «très belle», selon ses admirateurs, a participé à de nombreuses manifestations contre le régime de Vladimir Poutine ou en faveur des homos. Née à Norilsk, ville industrielle du Grand Nord russe, cette étudiante à la faculté de philosophie de la prestigieuse université d’Etat de Moscou répète depuis son enfance qu’elle aime les «situations extrêmes». Tolokonnikova adore sa fille de 4 ans, Héra, baptisée en l’honneur de la déesse grecque épouse de Zeus, pour que l’enfant puisse «se défendre contre ses ennemis» comme ce fut le cas dans la mythologie grecque, selon ses amis.
 
Maria Alekhina, 24 ans
Maria Alekhina, femme mince aux cheveux châtain clair, est une militante écologiste active. Cette Moscovite s’est fait connaître à travers ses actions pour la défense du lac Baïkal (Sibérie), classé au patrimoine mondial par l’Unesco, et contre l’abattage de la forêt de Khimki, dans la banlieue de Moscou, pour construire une autoroute à péage reliant la capitale russe à Saint-Pétersbourg.
 
De religion orthodoxe, elle écrit des poèmes et se rend régulièrement avec des bénévoles dans un hôpital psychiatrique pour enfants à Moscou, où elle organise des activités créatives pour les jeunes malades. Etudiante à la Haute école de journalisme et de littérature de Moscou, Alekhina élève seule son fils de cinq ans, Philippe.
 
Ekaterina Samoutsevitch, 29 ans
Ekaterina Samoutsevitch, une brune au regard audacieux, la plus âgée des trois prévenues, aura 30 ans jeudi. Diplômée de l’Institut de l’Energie de Moscou, elle a travaillé comme informaticienne dans une entreprise du secteur militaire, notamment à la création de logiciels pour le sous-marin nucléaire Nerpa. Mais elle a quitté cette société pour une école de photographie et de multimédias (2007-2009).
 
Avec sa meilleure amie Nadejda Tolokonnikova, Samoutsevitch, qui se considère comme une «peintre faisant de l’art politique», a participé à tous les coups d’éclat du groupe Voïna, jetant des cancrelats dans les locaux d’un tribunal à Moscou en 2010 et embrassant des policières dans le métro de la capitale l’année suivante.
 
Regardez un reportage de BFM TV sur le procès