Le président conservateur sortant du Portugal Anibal Cavaco Silva a mis son veto lundi à une loi autorisant l’adoption par les couples homosexuels approuvée en décembre par la majorité de gauche au Parlement, appelant à un "vaste débat public" sur la question.
"Il est important qu’un changement aussi important, sur un sujet socialement très sensible, n’entre pas en vigueur sans être précédé d’un vaste débat public", a-t-il estimé dans un communiqué.
Anibal Cavaco Silva, qui achève son deuxième quinquennat à la tête de l’Etat portugais, sera remplacé le 9 mars par Marcelo Rebelo de Sousa, élu dimanche au premier tour de l’élection présidentielle.
Le président sortant demande aux députés de revoir leur copie en privilégiant "l’intérêt supérieur de l’enfant" plutôt que l’égalité "entre couples de sexes différents et couples du même sexe".
Le Parti socialiste a toutefois déjà annoncé vouloir faire confirmer la loi par la majorité absolue de l’ensemble des députés, ce qui permettrait, selon la Constitution portugaise, de passer outre le veto présidentiel.
L’adoption par les couples homosexuels, approuvée le 18 décembre par les députés, est une promesse de campagne du Premier ministre socialiste Antonio Costa, arrivé au pouvoir en novembre grâce à une alliance avec la gauche radicale.
Jusqu’à présent, l’adoption à titre individuel est ouverte à tous au Portugal, mais la loi autorisant le mariage entre homosexuels, datant de février 2010, exclut explicitement le droit à l’adoption pour les couples de même sexe.
Anibal Cavaco Silva a également mis son veto, lundi, à une série d’amendements à la loi encadrant les interruptions volontaires de grossesse (IVG), qui supprime notamment un ticket modérateur introduit en juillet dernier. Là encore, le PS a annoncé son intention de passer outre l’avis du président.
- SOURCE E LLICO