NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

Le centre d’assistance médicale à la procréation du CHU de Poitiers a reçu l’agrément, en juin 2022, pour la conservation des ovocytes et des spermatozoïdes. Mais le centre manque de donneurs.

Tout est conservé à -196 °C. Le couvercle s’ouvre et l’azote liquide soulève un gros nuage. Les paillettes de spermatozoïdes sont disposées dans de multicolores flacons longilignes. C’est dans ce laboratoire que le Centre d’étude et de conservation des œufs et de sperme (Cecos) de Poitiers congèle, depuis juin 2022, les ovocytes des donneuses et les spermatozoïdes des donneurs.

La loi bioéthique a ouvert, en 2021, la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires. « Depuis, il y a beaucoup de demandes », notent Philippe Grivard, biologiste et responsable du centre, et Stéphanie Robert, gynécologue coordinatrice du centre de PMA. « Environ deux tiers de demandes venant de couples de femmes et un tiers de femmes seules. »

Six donneurs et cinq donneuses entre 30 et 35 ans

Sauf que le délai d’attente dépend du nombre de donneurs. Et c’est là que les difficultés se font sentir. « On a fait beaucoup de consultations, mais finalement, peu vont jusqu’au bout. Il faut que nous constituions une banque plus importante. » Concrètement, jusqu’ici, le centre a six donneurs masculins et cinq donneuses d’ovocytes« Des personnes en pleine fertilité, entre 30 et 35 ans. »

Dans les faits, il faudrait « vingt donneurs par an et dix donneuses et avec une diversité de gamètes pour les personnes à la peau noire ou asiatiques, par exemple ». Dans l’idéal, « un an est un délai raisonnable pour la prise en charge, de la première consultation à la PMA ». Tous les mois, un comité se réunit pour se concerter.
Un don de sperme peut aider à la naissance de dix enfantsLe don n’est pas rémunéré, mais les frais de déplacement et le bilan médical sont pris en charge. Qui peut donner ? « Les femmes de 18 à 38 ans et les hommes de 18 à 45 ans. » Un donneur homme peut aider à la naissance de dix enfants. « Au-delà de ce nombre, les paillettes du donneur sont détruites. Sinon, la conservation n’a pas de date limite. »

Philippe Grivard et Stéphanie Robert confient : « Les personnes qui ont donné témoignent du fait qu’elles ont été confrontées à des couples qui sont en désir d’enfants mais qui ne peuvent pas en avoir… »

Identité des donneurs

Un don de soi, pas forcément anodin. Parmi les nouvelles règles de la loi bioéthique de 2021, la possibilité pour l’enfant, à sa majorité, d’avoir accès à l’identité des donneurs. « S’ils ne sont pas d’accord, on ne peut pas recueillir leurs dons. »

Le centre s’est également ouvert à la préservation pour des raisons non médicales. Autrement dit, la conservation préventive de ses propres ovocytes ou spermatozoïdes. C’est possible pour la congélation des ovocytes entre 27 et 37 ans et pour le sperme entre 27 et 45 ans.