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 d’ADHEOS

Kampala a affirmé ne pas soutenir la proposition de loi durcissant les peines contre les homosexuels, tout en défendant le droit au débat parlementaire et en fustigeant les critiques occidentales contre le texte.
 
«La proposition de loi a été déposée par un député de base, elle ne fait pas partie du programme législatif du gouvernement et ne bénéficie pas du soutien du Premier ministre ou du cabinet» a souligné le gouvernement ougandais dans un communiqué publié hier soir. Tout en précisant que «l’Ouganda étant une démocratie constitutionnelle, il est normal que si une proposition de loi déposée de façon indépendante est présentée devant le Parlement, elle soit débattue.»
 
Serait-ce un arrêt de mort pour la loi redéposée mardi par son auteur, le député David Bahati, et qui prévoirait de punir de peine de mort (en cas de «récidive» ou de relations sexuelles avec un mineur) l’homosexualité déjà passible de longues années de prison dans ce pays d’Afrique de l’Est? S’il est trop tôt pour le dire, il semble que la pression internationale soit bien entendue.
 
Deux poids, deux mesures pour la diplomatie
Mais le gouvernement a rejeté toutes les critiques, se demandant pourquoi les détracteurs du texte ne s’attaquaient pas à «de bien plus graves et plus draconiennes législations sur l’homosexualité dans d’autres pays»: «On pourrait par exemple se demander si l’Ouganda aurait autant attiré l’opprobe s’il entretenait une relation avec les Etats-Unis et les pays européens aussi proche que celle de l’Arabie saoudite» qui, rappelle-t-il, «punit les homosexuels à la peine capitale».
 
A noter que l’on ignore le contenu exact de la loi redéposée mardi. Le gouvernement ougandais affirme que le texte qui revient sur la table des parlementaires ne prévoit plus la peine capitale. Mais des députés ont suggéré ces derniers jours le contraire, indiquant que la proposition de loi était celle d’origine.