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 d’ADHEOS

La loi qui envisage de punir l’homosexualité par la peine de mort – et non plus par de longues années de prison – vient à nouveau d’être proposée devant le Parlement ougandais. Amnesty international craint son adoption «imminente».
 
Un important défenseur ougandais des minorités sexuelles a condamné aujourd’hui le nouveau dépôt, devant le Parlement de son pays, d’une proposition de loi qui durcit la législation contre les gays. L’homosexualité est déjà illégale en Ouganda et passible de longues années de prison, mais le Parlement envisage depuis des mois de la punir jusqu’à la peine de mort, dans certains cas de récidive notamment. Sous la pression internationale, les députés ougandais avaient ajourné leurs débats en mai dernier. La nouvelle proposition de loi a été redéposée hier par son auteur, le député David Bahati.
 
Un texte déposé pour la première fois en 2009
«Avec toutes les condamnations locales et internationales émanant d’organisations de défense des droits de l’homme, nous espérions que Bahati reviendrait sur le projet de loi, ou que le Parlement allait l’enterrer», a commenté Frank Mugisha, directeur d’une organisation de défense des minorités sexuelles en Ouganda.
 
«Tout est ravivé, mais nous continuerons de combattre le projet de loi par tous les moyens possibles», a-t-il ajouté. Le texte avait été initialement déposé en 2009. Selon la porte-parole du Parlement, Helen Kawesa, c’est aujourd’hui la même version qui revient sur la table.
 
Adoption «imminente» du projet
Le président du Parlement a appelé les députés à traiter la proposition législative rapidement. Mais Helen Kawesa n’était pas en mesure de donner de date d’examen, expliquant que le texte devrait avant encore passer en commission.
 
Hier, Amnesty international avait dit craindre une adoption «imminente» du projet de loi. Bon nombre de pays africains, à l’exception notable de l’Afrique du sud, disposent de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité. Cette situation a récemment poussé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a une sortie inhabituelle: à des dirigeants africains réunis en sommet à Addis Abeba fin janvier, le chef de l’ONU a demandé de cesser les discriminations sur la base de l’orientation ou de l’identité sexuelle (lire notre article).