NEWS
Les actualités
 d’ADHEOS

 Le ministre de l’Ethique et de l’Intégrité est à l’origine d’un projet de loi que le parlement pourrait recevoir la semaine prochaine.
 
 «[La pornographie] est néfaste et rend l’esprit réceptif à d’autres vices, comme l’homosexualité», a déclaré, d’après le Daily Monitor, le ministre ougandais de l’Ethique et de l’Intégrité, mercredi, dans la capitale Kampala. En conséquence, le Dr James Nsaba Buturo (photo) a préparé un projet de loi renforçant la législation actuelle. Projet de loi qui pourrait être déposé sur la table des parlementaires dès la semaine prochaine.

 
 
Défaite aux primaires
Selon le texte, la production, la diffusion, la possession ou la vente de matériel pornographique sera passible d’une amende salée ou/et de dix ans de prison. Tout de même, une question s’impose: comment la pornographie peut-elle rendre gay ou lesbienne? Le Dr Nsaba Buturo, homophobe assumé, ne l’a pas précisé.
 
En revanche, il aurait laissé entendre qu’il n’avait pas aimé que les homosexuels célèbrent sa défaite lors des primaires de son parti (le National Resistance Movement, au pouvoir) dans sa circonscription du Bufumbira East. Une défaite lourde de sens: il ne pourra pas déposer sa candidature pour être député lors des élections présidentielle et parlementaires de février 2011.
 
Résultat, il perdra son poste si le prochain président décide de ne pas le retenir parmi les neuf ministres qu’il peut nommer sans qu’ils soient députés… En attendant ces échéances, le Dr Nsaba Buturo ne se laisse pas abattre.
 
«Culture décente»
«Je suis désolé pour les communautés gay d’Ouganda qui pensent que ma défaite marque la fin de notre guerre contre l’homosexualité et la pornographie. Je suis toujours là. Notre nation a une culture décente et des valeurs morales, c’est la position de notre gouvernement et nous n’allons pas nous en écarter ne serait-ce que d’un pouce», a-t-il expliqué, selon les propos rapportés par The Uganda Eye.
 
Le projet de loi provoquera-t-il une levée de boucliers comme l’anti-gay bill, qui prévoyait la peine de mort pour certains cas d’«homosexualité aggravée»? Quoi qu’il en soit, si l’on n’entend plus parler du texte du député David Bahati, dont le président Yoweri Museveni s’est distancé, la pression internationale continue.
 
Aux Etats-Unis, le sénat californien vient d’adopter une résolution du sénateur démocrate Mark Leno, soutenue par l’organisation LGBT Equality California, qui condamne l’anti-gay bill et les groupes, notamment religieux, qui «exportent» l’homophobie. La résolution, à caractère non-contraignant, exhorte plus largement le département d’Etat américain à accentuer ses efforts pour la décriminalisation de l’homosexualité dans le monde.