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 d’ADHEOS

En cinq ans, les violences anti-LGBTQI+ en France ont doublé.

Le rapport du ministère de l’Intérieur et du SSMSI (service statistique ministériel de la sécurité intérieure), dévoilé le 17 mai 2022 (journée de l’IDAHOT), pointe une progression de 28 % du nombre de crimes et délits anti LGBTQI+ sur un an. Ainsi, au cours de l’année 2021, les services de police et de gendarmerie ont enregistré 3 790 atteintes commises en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. Près de la moitié des crimes et délits à l’encontre des personnes LGBTQI+ se passea lieu dans les lieux publics. Par ailleurs, ces crimes et délits touchent très majoritairement les hommes (73 % en 2021) et les jeunes de moins de 30 ans (51 % en 2021). Des chiffres qui restent très en deçà de la réalité. En effet, selon l’enquête cadre de vie et sécurité du ministère de l’intérieur, le dépôt de plaintes est une démarche effectuée par seulement 20 % des victimes.

Une agression tous les trois jours

Selon le rapport sur les LGBTQI+phobies livré par SOS Homophobie, en 2021 12 % des témoignages recueillis par l’association concernent une agression physique, soit une agression physique perpétrée tous les trois jours en France à l’encontre d’une personne LGBTQI+. L’association alerte également sur les agressions à l’encontre des personnes transgenres. Ainsi, pour la première fois, les faits de transphobies sont le deuxième type de LGBTI+phobies relevées par les pôles d’écoute de l’organisation. A nouveau, les jeunes restent les plus exposés, la transphobie touchant davantage les victimes mineures.

Trois personnes sur dix

Déclarent avoir vécu au moins une agression anti-LGBTQI+ sur leur lieu de travail, selon la troisième édition du baromètre LGBT+ l’Autre Cercle – ifop. Soit une progression de quatre points par rapport au baromètre 2020. Pour Frédéric Dabi, Directeur du pôle opinion de l’Ifop « Cette évolution négative confirme beaucoup d’enquêtes de l’iIfop où les discriminations faites aux femmes, aux personnes d’origine étrangère, ou vécues par les personnes de confession et de culture juive repartent à la hausse ». Par ailleurs, le climat de LGBTQI+phobies qui prévaut dans de nombreuses organisations est largement sous-estimé, voire nié et mis à distance par de nombreux salariés non LGBTQI+. Ainsi, seuls 34 % des non LGBTQI+ déclarent avoir entendu des insultes et des moqueries à caractère anti LGBTQI+, contre 55 % des personnes concernées. Soit un écart de 20 points.

Une personne sur quatre

Ne se sent pas valorisée au travail. Tel est l’un des constats de l’Organisation international du travail qui, en avril 2022, livrait un rapport intitulé « transformer les entreprises par la diversité et l’inclusion ». L’enquête réalisée auprès de 12 000 personnes employées dans soixante-quinze pays révèle par ailleurs qu’au sein des entreprises, les personnes qui se sentent incluses occupent les postes les plus élevés. Dans son étude, l’OIT constate une corrélation entre niveau d’inclusion et ancienneté au sein de l’organisation. « Le sentiment d’inclusion sur le lieu de travail est davantage susceptible d’être associé à l’ancienneté qu’aux antécédents personnels ou à des critères comme l’âge, le genre ou l’origine ethnique, raciale ou encore la religion », détaille le rapport.

Le coming out, un handicap pour 36 % des salariés

L’étude du cabinet de conseil BCG réalisée chaque année en partenariat avec têtu· révèle, qu’en France, seules 8% des personnes LGBTQI+ considèrent le coming out comme un avantage au travail. Un pourcentage très en deçà de celui constaté à l’échelle internationale dont la moyenne s’établit à 24 %. Au sein de l’Hexagone, plus d’un tiers (36 %) des personnes concernées estime que le coming out au travail est un désavantage. Par ailleurs, 70% des LGBTQI+ déclarent avoir fait leur coming out durant leur première année d’embauche. « Au-delà de cette période d’intégration, il semble plus difficile de dévoiler son orientation sexuelle ou son identité de genre », précise le rapport.

Une personne sur deux est invisible sur son lieu de travail 

La visibilité des personnes LGBTQI+ au travail ne progresse pas. Tel est l’autre constat de la troisième édition du baromètre LGBT+ l’Autre Cercle – ifop. Ainsi, une personne sur deux de l’échantillon sondé par l’ifop se déclare invisible dans l’entreprise. Par ailleurs, six personnes concernées sur dix restent invisibles auprès de leurs supérieurs hiérarchiques.