Les députées Nupes Ségolène Amiot et Marie-Charlotte Garin ont interpellé Elisabeth Borne quant à la présence de ministres tenant des propos homophobes au sein du gouvernement, visant notamment les déclarations méprisantes de Caroline Cayeux, chargée des Collectivités territoriales.
La députée insoumise Ségolène Amiot l’a demandé sans détour : «J’attends que vous limogiez vos ministres homophobes.» «Les personnes LGBT se font toujours agresser dans la rue. En deux ans, les agressions LGBT-phobes ont augmenté de 20 %» et «le motif d’homophobie est trop souvent refusé par la police», a-t-elle souligné pendant les questions au gouvernement, interpellant la Première ministre Elisabeth Borne.
«Mais comment leur en vouloir quand le gouvernement est loin d’être exemplaire, quand plusieurs ministres enchaînent les déclarations homophobes et sexistes», a tonné l’élue dans l’hémicycle, citant le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, de l’Intérieur Gérald Darmanin «et bien sûr Cayeux qui affirme toujours son mépris des homosexuels».
«Mme la Première ministre, je suis de ces gens-là», a-t-elle commencé, en référence aux propos homophobes de Caroline Cayeux, la ministre des Collectivités territoriales. Présente dans l’hémicycle, celle-ci n’a pas daigné lever la tête. En 2013, Caroline Cayeux avait déclaré que le mariage pour tous et l’adoption pour les couples gays et lesbiens était «contre nature». Pour tenter de se justifier, elle disait la semaine dernière sur LCP avoir «beaucoup d’amis parmi ces gens-là». Après avoir maintenu ses propos, elle a fini par rétropédaler et présenter ses excuses. «Ce n’est pas une maladresse, c’est un délit», a balayé de son côté l’écologiste Marie-Charlotte Garin.
D’autres ministres sont eux aussi pointés du doigt pour des propos homophobes : Christophe Béchu, qui avait signé en 2013 une tribune dans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles contre le mariage gay. Mais aussi Gérald Darmanin, qui avait déclaré qu’il ne marierait pas de couples de même sexe en sa mairie de Tourcoing. «Ce n’est pas un hasard c’est un choix politique», a martelé Marie-Charlotte Garin. «Mme Borne, comment pouvez-vous nommer dans votre gouvernement ces gens-là ?»
Isabelle Rome, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Diversité, a répondu sous les huées de la gauche : «Vous visez des ministres, vous visez particulièrement une ministre, elle s’est excusée», a-t-elle commencé. Avant d’affirmer que «s’agissant de la lutte contre les LGBT-phobies, nous n’avons pas à rougir» : «Qui a ouvert la PMA à toutes les femmes, qui a interdit les thérapies de conversion, qui a fait évoluer le don du sang […], c’est la majorité parlementaire !»
Rome a par ailleurs annoncé réunir «à la rentrée» le comité de suivi du «plan LGBT» du gouvernement, lancé par sa prédécesseure Elisabeth Moreno, qui vise notamment à lutter contre «la haine anti-LGBT».
- SOURCE LIBERATION