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 d’ADHEOS

Un rapport des Nations unies se montre très critique contre l’attitude du Saint Siège concernant les cas de sévices sexuels sur des enfants. 
 
Mis en cause par l’ONU, qui a sévèrement critiqué l’Eglise dans un rapport publié mercredi 5 février sur son comportement face aux abus pédophiles, le Vatican contre-attaque.
 
"On dirait quasiment que le rapport [du Comité du droit de l’enfant à l’ONU, NDLR] était préparé à l’avance, avant la rencontre avec la délégation du Saint-Siège", s’est insurgé Mgr Silvano Tomasi, observateur près de l’ONU à Genève, dans une interview à Radio Vatican.
 
"Le document [de l’ONU] ne semble pas à jour", a ajouté le prélat, avant de détailler les mesures prises par l’Eglise catholique contre ces abus.
 
C’est une question de faits, d’évidence, qui ne peuvent pas être déformés !", a-t-il ajouté.
 
Le Vatican viole jusqu’à présent la Convention sur les Droits de l’enfant dans les affaires de sévices sexuels, a déclaré un peu plus tôt ce mercredi à la presse la présidente du Comité des Droits de l’enfant pour les Nations Unies, Kristen Sandberg.
 
Interrogée pour savoir si le rapport du Comité aboutit à dire que le Vatican viole cette Convention de 1989 dans les affaires de sévices sexuels Kirsten Sandberg a dit : "Ma réponse simple est oui, il y a une violation de la Convention jusqu’à maintenant parce qu’ils n’ont pas fait tout ce qu’ils auraient dû".
 
Le Comité a demandé mercredi au Vatican de déférer devant la justice tous les pédophiles au sein de l’Eglise, critiquant l’attitude du Saint Siège dans le passé. Il demande "de relever immédiatement de leur fonction toute personne suspectée d’abus sexuel et de déférer leur cas aux autorités judicaires compétentes à des fins d’enquête et de poursuites".
Impunité
 
Le Comité se dit profondément préoccupé par le fait que le Saint Siège n’ait pas reconnu l’étendue des crimes commis et n’ait pas pris les mesures nécessaires pour traiter les cas de sévices sexuels sur des enfants et pour protéger ces enfants, et qu’il ait retenu des politiques et des pratiques qui ont conduit à la poursuite de ces agressions et à une impunité pour leurs auteurs, affirme le rapport.
 
Il fait suite à l’examen en présence de représentants du Saint Siège le mois dernier par le Comité –constitué de 18 experts indépendants des droits de l’Homme de divers pays- de la position sur ces questions du Vatican, Etat représenté à l’ONU.
 
"Le Saint-Siège prend acte des observations finales" du Comité des droits de l’enfant de l’ONU qu’il examinera "avec attention", promet le Saint-Siège dans un communiqué, qui n’entre pas dans le détail de ces observations.
 
"Le Saint-Siège réitère son engagement dans la défense et la protection des droits de l’enfant, en accord avec les principes promus par la Convention sur les droits de l’enfant et en vertu des valeurs morales et religieuses offertes par la doctrine catholique", souligne le Saint-Siège.
 
C’est la première fois que le Saint-Siège se retrouve sévèrement mis en cause par un organe de l’ONU qui fait autorité dans son domaine.