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 d’ADHEOS

Les marches, repeintes aux couleurs de la Gay Pride, symbolisaient les combats des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes. L’œuvre a été saccagée. La Ville porte plainte.
 
Sur les marches multicolores de la place du Cirque, la stupeur l’emportait, hier matin. Les Nantais ont retrouvé l’escalier arc-en-ciel en partie barbouillé de blanc, comme si on y avait renversé des pots de peinture ça et là. Un acte de vandalisme non revendiqué pour le moment.
 
« Je trouvais ça joli et je m’étais dit, tiens je vais descendre par cet escalier, confie Jacqueline. Mais c’est tout saccagé. » D’autres passants avouent avoir emprunté l’escalier « exprès » pour profiter de l’œuvre bariolée. « C’est triste, affirme une jeune maman. Déjà, mercredi, un tag « Légalisez la pédophilie » avait été inscrit sur l’une des marches. »
 
Deux jours avant la Gay Pride, samedi 9 juin, les marches de l’escalier de la rue Beaurepaire, à deux pas de la place du Cirque, à Nantes, avaient été peintes aux couleurs du drapeau LBGTI (Lesbiennes, gays, bisexuels, trans et intersexes) par l’association Nosig, après que la Ville lui avait fourni l’autorisation et la peinture.
 
Un escalier rebaptisé « Marches des fiertés » par l’association, a suscité un réel engouement des Nantais, autant pour son symbole de tolérance que pour sa gaieté. Bon nombre de badauds n’hésitaient pas à se prendre en photo avec l’escalier en arrière-plan et l’évocation d’une pérennisation de ces marches colorées avait reçu un accueil plutôt favorable. La nouvelle de cette dégradation a d’ailleurs déchaîné les passions sur les réseaux sociaux.
 
Noé Parpet, président de l’association Nosig, n’est cependant pas surpris. « C’était prévisible. La semaine dernière, des groupes fachos voulaient déjà repeindre de croix celtiques, se désole-t-il. L’homophobie n’est pas morte et la haine est toujours présente. »
 
Installation d’une caméra ?
 
Les élus écologistes condamnent cette dégradation et la maire de Nantes, Johanna Rolland, a annoncé qu’elle avait porté plainte. « Je condamne cette expression manifeste d’homophobie et d’intolérance, a-t-elle fait savoir. Les marches des fiertés symbolisent notre attachement à l’égalité entre toutes et tous, au-delà du genre, de l’orientation sexuelle et de toutes les différences. »
 
De son côté, Katell Favennec, conseillère municipale PC déléguée à la lutte contre l’homophobie et au suivi des associations LGBTI, se dit « un peu désespérée. Ça m’énerve beaucoup que le seul motif d’indignation soit des marches peintes aux couleurs de l’arc-en-ciel ». Elle se dit même favorable à l’installation d’une caméra pour empêcher ce vandalisme.
 
L’œuvre doit être remise en état prochainement. « Je réaffirme, à cette occasion, mon souhait de la voir pérennisée », a ajouté Johanna Rolland. Une demande auprès des services de l’État, notamment l’Architecte des Bâtiments de France, a été formulée dans ce sens.