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 d’ADHEOS

Depuis la loi sur le mariage pour tous, les couples homosexuels peuvent adopter, en théorie. Mais dans la réalité, le parcours est très compliqué. En Seine-Maritime, ces couples ne sont pas exclus… s’ils sont “ouverts aux profils d’enfants atypiques”.
Le mariage pour tous devait donner aux couples homosexuels les mêmes droits qu’aux couples hétérosexuels. C’est en partie le cas mais des discriminations persistent, notamment en ce qui concerne l’adoption, en Seine-Maritime.
Les témoignages sont nombreux, de couples homosexuels désireux d’adopter et découragés, souvent, durant leurs démarches pour obtenir l’agrément. Le parcours est le même pour tous les postulants, seuls ou en couple. Il faut passer par le département qui accorde ou non l’agrément après plusieurs rencontres, avec des psychologues notamment. Les dossiers sont ensuite soumis au Conseil de famille, instance constituée de personnes de la société civile, qui choisit la famille qui pourra accueillir l’enfant en attente d’adoption.
Pour les couples homosexuels, obtenir un agrément n’est pas compliqué mais c’est après que ça se corse. Selon Pascale Lemare, responsable du service adoption au département de Seine-Maritime,
 
“Les couples homosexuels ne sont pas exclus mais ils ne sont pas prioritaires”
Pour les couples homosexuels, “des enfants dont personne ne veut”
Ce que confirment des couples homosexuels, candidats à l’adoption. “On nous a dit que, pour avoir une chance, nous devions nous préparer à accueillir _un enfant à besoins spécifiques, c’est-à-dire grand ou avec un problème de santé, un handicap_”, témoigne une jeune femme. Des propos confirmés par la responsable de l’adoption au département : “Eux-mêmes sont un peu atypiques par rapport à la norme sociale mais aussi la norme biologique [donc il faut que] leur projet supporte des profils d’enfants atypiques”.
Un discours qui choque. Pour cette autre femme qui a choisi d’abandonner les démarches, l’homosexualité souffre encore de fortes discriminations au sein même des institutions et des collectivités.
 
“On a un peu l’impression que autant les parents homosexuels que les enfants à besoins spécifiques sont un peu des sous-citoyens aux yeux des institutions”
En Seine-Maritime, selon le service de l’adoption, un couple d’hommes a accueilli un enfant… à besoins spécifiques.