Pour la première fois, un parti politique libanais promet de décriminaliser les relations homosexuelles s’il parvient au pouvoir. Il a inscrit cette mesure dans son programme électoral, suscitant l’espoir au sein de la communauté LGBT.
Le parti démocrate-chrétien de droite, le parti Kataeb, a annoncé son intention de mettre fin à la loi pénalisant l’homosexualité lors d’un débat à la télévision le week-end dernier.
Ce parti affirme qu’il mettra en place cette mesure s’il remporte les élections du 6 mai prochain.
Les responsables du parti ont souligné que la décriminalisation des relations homosexuelles constituait un point fort de leur agenda social.
Actuellement, l’article 534 du Code pénal libanais interdit les relations sexuelles qui "contredisent les lois de la nature". La loi est passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à un an.
Cependant, de nombreux tribunaux dans le pays ont jugé que cet article ne devrait pas être utilisé pour arrêter des personnes ayant des relations homosexuelles.
Cela n’empêche pas la police libanaise d’utiliser la loi pour persécuter régulièrement la communauté LGBT.
Kataeb est l’un des premiers partis du gouvernement à parler publiquement de la décriminalisation de l’homosexualité.
Les activistes gay ont réagi à cette annonce en affirmant que l’abandon de l’article 534 constituerait une amélioration spectaculaire de la condition des personnes LGBT dans ce pays du Moyen-Orient.
Le directeur exécutif de la Fondation arabe pour la liberté et l’égalité, Georges Azzi, a déclaré que la promesse était "grande". "Nous avons eu des promesses à huis clos mais c’est la première fois que les politiciens nous soutiennent publiquement", a-t-il ajouté.
Bien que le Liban soit un pays plus tolérant que les autres états arabes, les LGBT y sont toujours régulièrement moqué à la télévision et la police effectue souvent des raids dans les boîtes de nuit qu’ils soupçonnent d’être fréquentées par des hommes homosexuels.
La dernière manifestation LGBT qui a eu lieu dans le pays s’est déroulée en 2012 quand un certain nombre de personnes ont manifesté devant un tribunal pour demander la fin de la pratique du "test anal", une procédure destinée à "prouver" que quelqu’un a eu des relations sexuelles anales.
Le ministère de la Justice a depuis demandé à la police d’arrêter la pratique, mais elle est soupçonnée de continuer à l’utiliser.
- SOURCE E LLICO