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 d’ADHEOS

Fidel Castro, mort vendredi dernier à l’âge de 90 ans, a persécuté et déporté des personnes LGBT pendant les années les plus dures du régime dictatorial qu’il avait mis en place.
 
Les homosexuels ont longtemps été considérés comme intrinsèquement contre-révolutionnaires et l’homosexualité était qualifée de "déviation incompatible avec la révolution" par le régime de Castro.
 
Les personnes LGBT, en particulier les hommes gays, étaient systématiquement envoyées en prison sans inculpation ni jugement de la part de l’État.
 
En 1965, le régime a mis en place des camps de travail carcéraux appelés Unités militaires d’aide à la production (UMAP), où des homosexuels, des témoins de Jéhovah et d’autres populations "indésirables", jugés hors de l’idéologie communiste, furent envoyés.
 
Les homosexuels et les hommes perçus comme homosexuels ont été placés dans des camps où ils étaient séparés des autres détenus.
 
Ceux qui sont revenus des camps de travail ont raconté avoir maltraités, battus, torturés et même menacés d’exécution.
 
Les camps de travail étaient une idée de Fidel Castro lui-même, empruntée à l’URSS lors d’une visite en Union soviétique.
 
On estime que 200 camps de ce genre ont existé à Cuba jusqu’à leur abolition en 1968.
 
L’oppression des Cubains homosexuels s’est poursuivie après cette date.
 
Beaucoup été envoyés en prison pour des relations homosexuelles, renvoyés de leur emploi et interdits d’adhésion au Parti communiste.
 
Ceux qui avaient été envoyés dans les camps du fait de leur homosexualité portaient une mention spéciale sur leurs cartes d’identité indiquant pourquoi ils avaient été incarcérés, ce qui les empêchaient de trouver un emploi.
 
L’écrivain homosexuel Reinaldo Arenas a décrit le traitement que lui et d’autres Cubains gays ont subi. "Les gays ne sont pas traités comme des êtres humains, ils ont été traités comme des bêtes", a-t-il écrit.
 
Pendant les années 1970, les jeunes garçons perçus comme efféminés ont été contraints de subir une thérapie en vue de changer leur orientation sexuelle.
 
Les relations homosexuelles ont été légalisés à Cuba en 1979, mais cela n’a guère contribué à mettre fin aux préjugés et à l’oppression sanctionnée par l’État qui avait pris place au cours des deux décennies précédentes.
 
Pendant les années 1980, un grand nombre de Cubains LGBT ont fui l’île pour vivre à Miami et dans d’autres régions des États-Unis.
 
Par ailleurs, jusqu’en 1993, les Cubains séropositifs, parmi lesquels de nombreux hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, ont été mis en quarantaine.
 
Le harcèlement des homosexuels dans les lieux de rencontres ou boîtes de nuit connues pour avoir une clientèle homosexuelle s’est poursuivi jusqu’à la fin des années 1990. Il ont été arrêtés, condamnés à une amende ou menacés d’emprisonnement et même battus par des policiers jusqu’à cette période.
 
Ces dernières années, la politique gouvernementale a considérablement changé.
 
Dans une interview en 2006, Castro a assumé la responsabilité de la persécution des personnes LGBT, en disant: "Si quelqu’un est responsable, c’est moi."
 
La fille du président actuel, Raul Castro, et nièce de Fidel Castro, s’est révélée être une ardente défenseure des droits LGBT participant notamment à des gay pride autorisée par les autorités. Elle a même voté contre un projet de loi du gouvernement en raison d’un manque de protection de l’identité de genre.