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 d’ADHEOS

Michel Teychenné, homo et élu de l’Ariège dénonce les «cyniques calculs politiciens» en Midi-Pyrénées, qui l’ont éjecté de la liste aux élections régionales. Il en a été exclu, nous dit-il, au profit d’un candidat «fan de Benoît XVI».

 
 
Les craintes de Michel Teychenné étaient donc bien fondées. Cet ancien député européen ouvertement gay, qui dénonçait «l’homophobie silencieuse» de la fédération PS de l’Ariège (lire notre article) ne figure pas sur la liste socialiste pour les régionales de mars. L’actuel président de la région Midi-Pyrénées, Martin Malvy, a donc choisi de ne pas se conformer à la décision de la Convention nationale du Parti socialiste, qui exigeait son rétablissement sur cette liste.

 
 
Remplacé par «un catholique pur et dur»
Gay affiché, Michel Teychenné s’estime victime de «manipulations électorales» de la part du président socialiste du Conseil général de l’Ariège, Augustin Bonrepaux, qu’il taxe d’homophobie. Il confie à TÊTU: «Plusieurs problèmes politiques nous opposent – et notamment la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées à laquelle il est violemment opposé – mais le fait que je sois à la fois élu et gay est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ils étaient prêts à se mettre en congé du parti si j’étais sur la liste!»
 
Membre du Conseil national du PS et président du groupe socialiste au conseil municipal de Pamiers, Michel Teychenné revendique sa légitimité. Il note dans un communiqué: «Sûr de sa victoire, Malvy a un électorat personnel qui mord largement sur le centre-droit et qu’il ne faut pas choquer. Pas d’homophobie chez lui: juste un cynique calcul politicien et un conservatisme assumé. Le plus navrant, c’est le candidat choisi (Emile Franco): un «catholique pur et dur», pour employer une formule polie, plus connu au pèlerinage de Lourdes que dans les luttes sociales… et fan de Benoît XVI.»
 
«Ce qui nous pose problème, c’est ta vie privée»
À propos de ce dernier, par ailleurs administrateur de l’évêché local, les anecdotes ne manquent pas: «Lors d’une réunion d’élus socialistes de Pamiers, Émile Franco s’est tourné vers moi en me disant: "Ce qui nous pose problème, c’est ta vie privée". Je n’ai pas eu à répondre, les autres l’ont fait pour moi. C’est le dernier exemple, mais il y en d’autres. Les gens de Pamiers me disent que je suis courageux, pas parce je vis depuis 20 ans avec mon ami et que je ne me suis jamais caché, mais parce que je m’oppose à des barons locaux.»
 
En guise de lot de consolation, Martin Malvy a proposé à Michel Teychenné la présidence de la commission de lutte contre les discriminations qui sera créée au sein de la Région. Il a aussitôt refusé, «parce que je ne suis pas à vendre. C’est une affaire de principe, je n’accepte pas de compensation».