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 d’ADHEOS

Anthony et Wilfried se sont mariés le 24 mai. Un bonheur passé au second plan à cause du traiteur. Produits industriels, desserts congelés, couverts de cantine… Et une note salée réglée en partie en espèces.
Le plus beau jour de leur vie a viré au cauchemar en cuisine. Des baguettes de pain industriel, des macarons et des desserts surgelés qui devaient être faits maison, de la salade sous vide pour les 114 convives: la liste des “cadeaux” laissés dans la corbeille est encore longue. "On s’est fait berner", soupire Anthony Portier, 32 ans, qui s’est marié le 24 mai à Cognac avec son compagnon Wilfried, 25 ans.
 
Mais le couple est bien décidé à ne pas se laisser faire après la prestation fournie par la Table des Gourmets, traiteur de Magnac-sur-Touvre. Mardi, ils ont fait venir un huissier pour analyser la viande du repas servi à Saint-Yrieix. "On a trouvé une dizaine d’emballages de filets de porc dans les poubelles, alors que cela devait être du veau", raconte Anthony Portier. Les résultats devraient tomber en milieu de semaine.
 
Mais Sandrine Nexon, la responsable de l’entreprise, nie. "Je leur ai bien servi du veau, je peux leur montrer la facture. S’ils ont trouvé des emballages de porc, c’est parce que j’ai préparé cette viande pour un autre client le lendemain." Une explication qui met de toute façon le traiteur en dehors des clous. "C’est n’importe quoi, cela donne une mauvaise image de notre profession, s’emporte un collègue. La réglementation nous interdit de toute façon de cuisiner sur place. Un contrôle et c’était fini."
 
Les poubelles ont parlé
 
Le site internet de cette société promet "un mélange de couleurs et de produits frais" permettant aux "convives de découvrir un grand nombre de saveurs et de produits régionaux". Le lendemain de la fête organisé dans un château de Saint-Yrieix, les poubelles ont révélé d’étranges "produits frais".
 
Des rillettes de sardines en barquettes, "une salade campagnarde" finalement devenue des tranches de saucisson et de salami sous emballage avec des bâtons de surimi pour l’entrée des enfants. "Et encore nous n’avons pas pris en photo toutes les boîtes industrielles de légumes venant de grande surface", complète Wilfried Portier. "Mais il y a des légumes qui ne sont pas de saison, je ne peux pas faire autrement. Et pour le pain, il n’était pas stipulé qu’ils voulaient du pain de campagne", rétorque Sandrine Nexon tout en reconnaissant avoir "peut-être fait des erreurs".
 
"Des erreurs" qui restent sur l’estomac et le porte-monnaie du couple Portier. À 5.300 euros la prestation, soit 47 euros par adulte pour le vin d’honneur et le repas (sans les boissons), ce n’est pas de l’entrée de gamme.
 
La manière laisse aussi à désirer. Avec par exemple le dernier acompte de 2.260 euros réclamé… au moment de partir à la cérémonie, "au maximum de notre stress", explique Anthony Portier. Normalement, ce complément aurait dû être demandé à la fin de la soirée. La veille déjà, elle avait réclamé 500 euros en espèces pour payer ses employés. C’est aussi en espèces qu’elle a récupéré le premier acompte de 2.100 euros au mois de mars…
 
220 euros pour les couverts
 
"Et quand le vendredi, au moment du dressage, nous avons constaté qu’elle avait mis des couverts de cantine, elle nous a demandé 220 euros de plus pour les changer", poursuit le jeune marié. Ce qui n’a pas empêché la cuillère du dessert ou le "ridicule gobelet" du trou normand d’être en plastique… Les mariés sont à cet instant très loin du repas-test organisé dans leur maison de Coulgens en mars dernier. "Entre les quantités proposées ou la présentation de l’assiette, c’était le jour et la nuit", résume Wilfried Portier.
 
Cerise sur ce gâteau très indigeste: le service leur a donné de quoi s’étrangler.
 
Résultat, Anthony et Wilfried Portier ont passé leur première semaine de mariage à contacter différents organismes et à chercher d’autres clients de la Table des Gourmets. "On n’en restera pas là."