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 d’ADHEOS

Ambitieux, torturé et d’une richesse émotionnelle rare, le troisième film du Québécois Xavier Dolan sort en salles aujourd’hui. On y retrouve un de ses thèmes chers: l’affirmation des différences de sexualité et d’identité.
 
Montréal, début des années 90. Laurence Emmanuel James Alia (Melvil Poupaud), prof de lettres d’origine française, vit avec son amie Fred (Suzanne Clément), réalisatrice. Ils s’aiment passionnément. Un jour, Laurence révèle à Fred qu’il veut enfin être en accord avec son identité de genre. Une réassignation et un voyage qu’il souhaite faire malgré tout avec Fred…
 
Ce film, Xavier Dolan le porte depuis très longtemps. Le succès de ses deux opus précédents lui a permis aujourd’hui de tourner ce film ambitieux, torturé, flamboyant et d’une richesse psychologique et émotionnelle rare. On retrouve ici des thèmes qui sont chers à Dolan: la relation fils/mère, le père absent, l’affirmation des différences de sexualité et d’identité, l’impossibilité de l’amour conventionnel. Ici, le travail visuel est original et la mise en scène, bluffante, maîtrisée.
 
Amour et recherche de soi
Pour que l’histoire nous emporte, il fallait une parfaite alchimie entre Laurence et Fred. Des rôles denses et tourmentés, Melvil Poupaud (qui ne sombre dans aucune caricature) et surtout Suzanne Clément (vibrante et charnelle) tirent le meilleur.
 
En ne traitant pas la transsexualité sous un angle voyeur ou clinique, mais en privilégiant une réflexion sur l’amour et la recherche de soi, Laurence Anyways est un grand film baroque et sensible que certaines de ses imperfections rendent au final très touchant.
 
Laurence Anyways, de Xavier Dolan. Avec Suzanne Clément, Melvil Poupaud, Monia Chokri et Nathalie Baye.
Drame – 2h41.