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 d’ADHEOS

Selon le site d’information E-Marrakech, ce sont «2.100 gays et lesbiennes qui viendront dans le cadre d’un voyage maritime estival, fouler le sol du royaume et arpenter les allées de la mosquée Hassan II à Casablanca».
 
Les organisateurs de cette croisière touristique promettent à leurs passagers des instants magiques à la plage, au marché de la médina de Casablanca et à la grande mosquée Hassan II, le plus grand édifice religieux musulman, après ceux de La Mecque et Médine. Il leur est proposé un petit détour par Marrakech, avant de lever l’ancre pour Cadix en Espagne.
 
«L’arrivée de 2.100 touristes gays dans la capitale économique du royaume chérifien a déclenché une vive polémique au Maroc, pays musulman dirigé par un Commandeur des croyants», commente pour sa part Demain qui rappelle la saillie récente du ministre de la Justice et des Libertés, l’islamiste Mustapha Ramid, qui avait qualifié Marrakech de «ville de pêchés».
 
Le journal arabophone Al Khabar s’étonne que l’Etat ait accordé son feu vert «à ces touristes d’un genre particulier (…) alors que l’homosexualité est un délit puni par la prison».
 
Et d’ajouter, non sans malice:
 
«Bien que l’homosexualité soit interdite par l’Islam, le pays du Commandeur des croyants est l’un des rares pays arabes qui peut s’enorgueillir d’avoir une association et un magazine pour les gays.»
 
L’Etat et la société marocaine sont profondément homophobes, Abdallah Taïa, premier écrivain marocain à avoir fait son coming out en a récemment fait les frais. Le tabou du sexe associé à des lieux de culte a d’ailleurs récemment provoqué d’autres polémiques.
 
Une starlette libanaise de la chanson arabe avait tout aussi «suscité l’indignation des Marocains», après le tournage d’un de ses clips sur l’esplanade de la même mosquée Hassan II de Casablanca . La chanteuse avait dû faire amende honorable pour éviter la curée et faire taire les critiques.
 
Dans un autre registre, la marque italienne de prêt-à-porter Fornarina avait récemment provoqué le même tollé, lorsque celle-ci avait organisé une séance photos de mode et tourné une vidéo promotionnelle avec ses mannequins, pour sa collection de vêtements pour femmes, dans un édifice à caractère religieux de Fès.
 
La polémique avait atteint des sommets lorsque la presse locale avait accusé Fornarina de faire «déhancher des filles presque nues devant des versets du Saint Coran gravés sur les frises murales de la mosquée Ben Youssef de Fès».
 
Le ministère des Affaires religieuses avait alors tenté de désamorcer la grogne:
 
«Les faits précités n’ont pas eu lieu dans la mosquée Ben Youssef, car et il serait aberrant de s’imaginer qu’une mosquée puisse abriter de telles pratiques, mais ont eu lieu dans une ancienne medersa (école coranique) qui en est proche», avait-il indiqué.
 
La marque italienne a dû, au final, retirer sa campagne publicitaire et faire un communiqué réitérant «son respect aux Marocains et à leurs croyances».