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 d’ADHEOS

 Pouvoir se marier, c’est avant tout bénéficier d’une plus grande sécurité juridique. C’est en tout cas ce que mettent en avant Corinne et Sophie (respectivement à gauche et à droite sur la photo), le couple de femmes à l’origine de la saisine du Conseil Constitutionnel sur la question du mariage homo (lire article). Aujourd’hui, en marge de l’audience, les deux femmes, mères de quatre enfants, ont expliqué les raisons de leur démarche. «C’est la seule solution pour protéger les enfants, pouvoir partager l’autorité parentale, régler les problèmes de succession et de garde éventuelle au décès de l’une ou de l’autre», a assuré Corinne Cestino. «Notre problème essentiel est de légaliser notre statut de famille».
 
 
«Un Pacs, c’est rien du tout» Ces deux quadragénaires sont certes pacsées, mais le pacte civil de solidarité (Pacs) ne leur apporte pas la sécurité qu’elles recherchent. «Un Pacs, c’est rien du tout», selon Sophie Hasslauer. Les deux femmes sont un peu agacées par l’irruption dans la procédure de SOS Homophobie et de l’association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL). «Notre démarche est absolument personnelle, et pas du tout en relation avec une quelconque association», ont-elles expliqué.
 
«C’est primordial pour nos enfants»
L’une pédiatre et l’autre professeur d’anglais, elles vivent ensemble dans la Marne depuis près de 14 ans et ont quatre enfants: une fille de 16 ans issue d’une précédente union, et trois enfants de six à 10 ans conçus par insémination artificielle, «portés par l’une et par l’autre». «Une famille nombreuse» pas comme les autres, regrette Sophie, puisque ces enfants n’ont «pas les mêmes droits que leurs camarades de classe». «On se retrouve dans la situation un peu absurde où à notre âge on demande la permission à l’Etat de se marier!», a-t-elle lancé. «Pour nos enfants c’est primordial, leur départ dans la vie est boiteux. Il est important de grandir en sachant qu’on a deux parents, qui ne sont pas des citoyens de second ordre».
 
«Depuis une bonne dizaine d’années», elles essaient de régler leur problème avec l’aide de leur avocat, Me Emmanuel Ludot, qui a déposé en mai 2010 auprès du tribunal de grande instance de Reims une question prioritaire de constitutionnalité. Saisi en novembre par la Cour de cassation, le Conseil Constitutionnel examine la question aujourd’hui en séance publique. Il rendra sa décision le 28 janvier.