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 d’ADHEOS

"Abasourdis », « éberlués » : les commerçants et les riverains du boulevard Roger-Salengro, partageaient le même sentiment de sidération, ce vendredi matin. Le corps sans vie de Dominique Ghys, 63 ans, adjoint au maire (FN) chargé des sports à Mantes-la-Ville (Yvelines), a été découvert peu après 8 heures, dans son appartement situé au rez-de-chaussée d’une résidence gérée par le bailleur Mantes-en-Yvelines Habitat. C’est un agent communal qui a donné l’alerte, après avoir découvert le cadavre.
 
D’après les premiers éléments de l’enquête confiée à la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Versailles, Dominique Ghys avait rendez-vous avec cet employé communal, qui avait pour habitude de passer le prendre en voiture. Après avoir vainement tenté de contacter l’élu, dont le retard l’interpellait, l’homme a pris l’initiative de pénétrer dans l’immeuble.
 
Lorsqu’il arrive devant l’appartement que l’adjoint aux sports occupait depuis plus de 20 ans avec son épouse handicapée, la porte n’est pas verrouillée. Sur le tapis du salon, seul dans le logement, Dominique Ghys gît sur le ventre, torse nu, les bras de part et d’autre de la tête. Attachés à ses poignets, de gros bracelets en toile ornés d’anneaux métalliques. Autour du cou, un collier pour chien relié à une laisse. A proximité du corps sans vie, l’employé municipal découvre également plusieurs gadgets sexuels « qui peuvent sans équivoque être rattachés à des pratiques sadomasochistes », précise Vincent Lesclous, procureur de la République de Versailles. Une vingtaine d’autres objets à connotation sexuelle ont été retrouvés par les enquêteurs, rangés sur des râteliers, dans une pièce adjacente.
Mantes-la-Ville, octobre 2015. Dominique Ghys (au centre), était adjoint chargé des sports depuis 2014 du maire FN Cyril Nauth (ici à sa droite). (LP/Yves Fossey.)
 
« L’épouse de Dominique Ghys était hospitalisée depuis quelques jours. Etait-il seul au cours des heures qui ont précédé son décès ? Des individus se trouvaient-ils en sa compagnie, qui auraient quitté les lieux après ? Nous l’ignorons pour le moment », ajoute le procureur. L’enquête ouverte par le parquet vise, pour l’heure, une « classique recherche des causes de la mort ». « Le médecin légiste n’a relevé aucune lésion sur son corps, ni aucune trace de violence, indique encore le magistrat. L’appartement était en désordre, mais sans trace de lutte et sans lien apparent avec les faits ».
 
Selon une source proche de l’affaire, Dominique Ghys passait régulièrement du temps avec des hommes rencontrés via Internet, avec une prédilection pour les partenaires d’origine nord-africaine. Ses ébats tarifés se seraient déroulés sous les yeux de son épouse à plusieurs reprises. Par le passé, l’élu aurait même connu un différend avec un homme qui lui aurait volé sa voiture en guise de dédommagement, après une prestation qu’il n’avait pas réglée.
 
« C’était un homme enthousiaste, passionné par le sport, souligne Cyril Nauth, le maire (FN) de Mantes-la-Ville. Il était très investi dans les activités sportives de la communauté d’agglomération, notamment l’aviron. »
 
Les résultats des analyses toxicologiques et de l’autopsie, qui doit être effectuée lundi, seront connus dans le courant de la semaine prochaine.