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 d’ADHEOS

Le ministère libanais de l’Intérieur recommande aux forces de l’ordre d’empêcher les activités de la communauté LGBT, dont les membres sont depuis longtemps discriminés dans un pays où l’homosexualité est pénalisée

Le ministre libanais de l’Intérieur Bassam Mawlawi a demandé ce vendredi 24 juin aux forces de sécurité d’empêcher les activités de la communauté LGBT. Dans une note adressée aux Forces de sécurité intérieure, il leur a demandé de « prendre immédiatement les mesures nécessaires pour empêcher toute célébration, réunion ou rassemblement » de cette communauté.

Le poids de la religion

Dans sa note, le ministre affirme que « la liberté individuelle ne peut être invoquée, que ce phénomène est contraire aux us et coutumes de (la) société et contredit les principes des religions célestes ». Les positions les plus en vue rejetant les activités des LGBT ont été émises par le mufti libanais Abdel Latif Deriane, qui a déclaré dans un discours que Dar Al-Fatwa (la plus haute autorité sunnite au Liban) « ne permettrait pas la légalisation de l’homosexualité ».

La décision du ministère de l’Intérieur a suscité des critiques sur les réseaux sociaux. « Ce que le ministre appelle la promotion de l’homosexualité est en fait une défense des droits des homosexuels dans le respect, a écrit l’avocat Nizar Saghieh. Ce qu’il appelle les traditions et les principes des religions célestes sont des préjugés hérités qui répriment les droits de milliers de citoyens. »

Bien que le Liban soit considéré comme plus tolérant envers les LGBT que d’autres pays arabes, il a annulé à plusieurs reprises ces dernières années des activités de cette communauté, notamment sous la pression des autorités religieuses.

Les forces de sécurité effectuent régulièrement des descentes dans les boîtes de nuit et autres lieux fréquentés par les homosexuels, confrontés pour la plupart à la discrimination et au rejet social.