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 d’ADHEOS

 Subventionné par l’Etat, ce documentaire qui sera projeté au prochain festival de Berlin a suscité la colère de plusieurs députés, qui crient au gaspillage de l’argent public.
 
 Un DVD, gracieusement distribué fin janvier à la Saeima, l’Assemblée nationale de Lettonie, a fait grincer les dents de certains députés. Sur ce DVD, le film Homo@lv de Kaspars Goba, remis par des représentants du Centre National du Cinéma lors de la réunion de la Commission de l’Education, des Sciences et de la Culture.

 
 
Financé totalement par le budget de l’Etat, ce document évoque un sujet encore tabou dans ce pays balte: l’intolérance et l’agressivité de la société vis-à-vis des LGBT. On y suit le parcours de deux homos qui décident d’organiser une gay pride à Riga en été 2005 et qui découvrent à cette occasion l’hostilité incroyable de la population. Certaines scènes sont surréalistes: les participants à la Marche reçoivent les projectiles les plus divers, allant de l’eau bénite aux excréments, des familles se déchirent, des catholiques se retrouvent sur le même front que des nationalistes…

 
 

 «Jeux intellectuels»

 
Or, derrière ce manifeste, certains députés n’ont vu qu’un gaspillage d’argent public, et préféreraient que les deniers de l’Etat servent à financer des oeuvres plus historiques et patriotiques. «C’est magnifique quand les artistes peuvent créer quelque chose d’important. Mais ce qu’on voit ici, c’est que l’argent de l’Etat sert à financer des jeux intellectuels, avec lesquels les citoyens ne sont pas d’accord» a déclaré la députée Inguna Ribena, de la coalition Unité, de centre-droit, qui a remporté les dernières élections. Selon elle, les droits des personnes vivants dans la pauvreté sont plus importants que les films sur les gays. «Nous ne pouvons pas devenir une machine de propagande» s’est défendu de son côté Ilze Gailite Holmber, directrice du Centre National du Cinéma.
 
La polémique est en tout cas une nouvelle illustration de la difficile acceptation des LGBT en Lettonie. Membre de l’UE depuis 2004, cet Etat balte a interdit une nouvelle Baltic Pride en 2009 suite à l’opposition de la majorité du Conseil municipal et au mécontentement de la population. La Marche avait malgré tout pu se tenir grâce à une levée in extremis de l’interdiction. On retrouve cette intolérance dans le film de Kaspars Goba qui a mis plusieurs années à le concevoir. Il sera projeté au festival international du film de Berlin, en compétition pour le Teddy award (qui récompense les oeuvres LGBT) le 16 et le 17 février prochain.