Les responsables de culte étaient aujourd’hui reçus à l’Assemblée nationale pour être entendus sur le projet de loi de mariage. Le collectif «Oui Oui Oui» était là pour leur rappeler de «s’occuper de leur culte».
«André Vingt-Trois, occupe-toi de ton culte!». En ronde, place Edouard Herriot (devant l’Assemblée nationale), quelques dizaines de personnes ont répondu présents à l’appel du collectif Oui Oui Oui. Car cet après-midi, les parlementaires recevaient en audition les responsables des principaux culte religieux français, et les homosexuels défenseurs de l’égalité des droits craignaient d’être encore insultés. Si le cardinal André Vingt-Trois a entendu les slogans, ils ne l’ont pas fait changer d’avis.
Le cardinal archevêque de Paris a en effet rappelé l’hostilité de l’Eglise au mariage homosexuel, «un changement profond et radical qui touche à l’équilibre général des relations sociales, c’est un nouveau modèle de société». Tout comme le président de la Fédération protestante de France, le Pasteur Claude Baty, qui a réfuté la revendication d’égalité des droits: «Le mariage pour tous est uniquement un slogan (…) le mariage n’est pas uniquement la reconnaissance d’un amour, le mariage est l’institution qui articule l’alliance de l’hommme et de la femme avec la succession des générations».
Seuls les bouddhistes ne se prononcent pas
Pour les orthodoxes, le Métropolite Joseph de la Métropole s’est prononcé pour «le retrait du projet de loi afin d’organiser un débat national sur le sujet». Le Grand Rabbin, Gilles Bernheim, a estimé que le mariage «est l’institution qui articule l’alliance de l’homme et de la femme avec la succession des générations». Enfin, le président du Conseil français du culte musulman, Mohammed Moussaoui, a réaffirmé sa «condamnation des actes homophobes» mais mis en garde contre «la transformation profonde d’une institution millénaire qui a permis à l’humanité de continuer à exister et à s’organiser avec des repères clairs».
«Pour les bouddhistes, le mariage est un acte civil, pas religieux, le mariage n’a pas de connotation sacrée, c’est un contrat social entre deux personnes, parfois deux familles (…) et le Bouddha n’a jamais parlé d’homosexualité», a expliqué la présidente de l’Union bouddhiste de France, la Vénérable Marie-Stella Boussemart. Pour elle, «il appartient à la population de décider» et elle «estime qu’un référendum peut être une option intéressante». Les auditions se poursuivent tous les mardis et jeudis jusqu’au mois de janvier et accueillent également des responsables associatifs, des psychologues, ou encore des pédopsychiatres…
- Source TETU