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 d’ADHEOS

Quatorze pays sont représentés au sein du Nelfa, un réseau européen d’associations de familles homoparentales qui vient officiellement de voir le jour. Des rencontres sont bientôt organisées en Espagne.
 
Officiellement constitué en association internationale le 12 mars 2012, le NELFA – Network of European LGBT Families’ Associations – compte peser sur les politiques européennes et améliorer la visibilité des familles homoparentales. Composé de 22 associations représentant 14 pays, le réseau fonctionne de manière informelle depuis bientôt trois ans. À quelques jours de la Seconde rencontre des familles homoparentales à Lloret del Mar, en Espagne, la présidente Catalina Pallas de FLG (Espagne) et le vice-président Juha Jämsä de Sateenkaariperheet (Finlande) reviennent sur la naissance et les objectifs du Nelfa.
 
TÊTU.com: Pourquoi fallait-il un réseau européen d’associations homoparentales?
Catalina Pallas: La situation en Europe a beaucoup évolué pendant les dix dernières années pour tout ce qui concerne l’égalité des droits. Certains pays ont adopté des législations ouvrant cette égalité pour les personnes LGBT, alors que d’autres sont encore à la traîne. Le NELFA travaille pour que l’égalité des droits deviennent une réalité pour toutes les familles, notamment en soutenant les associations des pays où la législation est encore discriminatoire. Ensemble, nous sommes plus forts, et nous nous faisons mieux entendre.
 
Quels sont les objectifs du Nelfa?
Juha Jämsä: Nous sommes tout d’abord un réseau de soutien à toutes les associations homoparentales en Europe, y compris dans les pays où elles sont jeunes ou encore à créer. Nous oeuvrons pour que les toutes les familles aient droit à la même protection et aux mêmes droits, en encourageant des politiques de non-discrimination, mais surtout à travers un travail de lobbying au sein de l’Union européenne, où nous insistons sur la liberté de mouvement pour toutes les familles. Ce n’est actuellement pas le cas, les couples de même sexe et les familles qu’ils forment n’étant pas reconnus de la même façon d’un pays à un autre.
 
C’est-à-dire?
CP: Je suis mariée avec ma femme en Espagne, et nous avons un petit garçon dont nous sommes les deux parents légaux. Mais si nous devions déménager en France, pour des raisons professionnelles par exemple, notre famille ne serait plus reconnue et nous perdrions les droits liés à notre mariage et à la filiation. Cela ferait de nous des citoyens de seconde zone!
 
Quelles ont été les actions du Nelfa pour le moment?
JJ: Nous avons publié des communiqués de presse lors de débats législatifs concernant les familles homoparentales, comme cela a été récemment le cas en Suisse sur l’adoption de l’enfant du conjoint. Nous sommes également en contact avec Ilga-Europe, avec l’intergroupe LGBT des parlementaires européens et avec la COFACE, Confédération des organisations familiales dans l’Union Européenne, où nous avons reçu un très bon accueil. Nous organisons également des rencontres européennes, comme ce sera le cas à Lloret del Mar dans quelques jours. Nous voulons rendre nos familles visibles!
 
Que va-t-il se passer à Lloret del Mar, du 28 avril au 1er mai 2012?
CP: Ce sera la seconde rencontre organisée par le Nelfa (après une première édition à Paris en septembre 2010, ndr). Plus de 800 personnes se sont inscrites pour cet événement de quatre jours. Nous avons des activités pour les adultes – conférences, ateliers, séminaires – mais aussi pour les enfants. Les après-midi sont consacrés aux activités en famille. Parmi les conférenciers, nous accueillons notamment la psychologue Charlotte Patterson, la sociologue Martine Gross et le juriste Robert Wintermute. Des politiques espagnols et européens assisteront à l’ouverture de la conférence. C’est l’occasion de rendre nos familles visibles: elles sont là, et bel et bien là! La visibilité conduit à une prise de conscience sociale, ce qui contribue à lutter contre l’homophobie.