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 d’ADHEOS

Cette semaine, les catholiques en faveur du mariage pour tous ont fait entendre leur voix, et tirent sévèrement les soutanes des responsables religieux qui parlent en leur nom…
 
«Sur le mariage aussi, l’Eglise est diverse.» Depuis le rassemblement des intégristes de Civitas le week-end dernier, et les déclarations de Mgr Barbarin et du Cardinal André Vingt-Trois lors de la présentation du projet de loi, les catholiques ont mauvaise presse. Pour remettre les pendules à l’heure, des croyants progressistes ont donné voix au chapitre cette semaine.
 
Lundi, La Vie rendait compte d’une pétition signée par 700 «élus» chrétiens, pasteurs et prêtres, théologiens, responsables associatif, ou simples pratiquants, «peinés de voir que la seule parole chrétienne audible soit celle du refus du mariage pour tous.» «La diversité des opinions chrétiennes n’est pas honorée par ces prises de position» estiment-ils, attristés que les responsables religieux «peignent l’Eglise d’une seule couleur.» L’appel remarque aussi l’énergie dépensée pour peser sur la question du mariage des couples de même sexe, quand la parole chrétienne pourrait se prononcer sur «l’accueil des étranger, la culture de la paix, le refus de la misère et de la marchandisation du monde.»
 
«Catholiques progressistes, prenons la parole!»
Un pétition à laquelle Florent Serrette, conseiller municipal d’une commune rurale du Jura, aurait pu apposer sa signature. Catholique pratiquant, il publiait vendredi dans Libération une tribune qui dénonçait «les arguments au minimum caricaturaux, au pire homophobes, sexistes et scandaleux», utilisés par l’Eglise et les «groupes traditionalistes» pour défendre leur point de vue sur l’égalité des droits. «Il me semble nécessaire d’affirmer que je ne me reconnais pas dans cette expression monolithique qui ne reflète pas la diversité d’opinion des 41 millions de catholiques (dont moins de 3 millions de pratiquants) dans notre pays.»
 
Pour lui aussi, l’Eglise devrait se canaliser sur d’autres sujets: «L’Eglise catholique gagnerait à mettre autant d’énergie et de force pour se mobiliser contre la pédophilie dont elle n’est pas exempte», et remarque qu’elle devrait également «dénoncer le divorce, vraie menace pour le mariage.» Sur la filiation , il remarque «qu’on ne commande pas d’études psycho-socio-scientifiques sur les échecs des couples hétérosexuels» et s’interroge sur la réalité de la famille «unique et autarcique» fantasmée par l’Eglise dans son argumentaire. «Les arguments de l’Eglise traduisent une homophobie latente plus qu’une crainte du mariage et de l’adoption. Alors il faut le répéter: l’homosexualité (…) ne menace aucune civilisation.» Et en profite pour rappeler que les religions, elles, ont parfois contribué au délitement des civilisations.