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 d’ADHEOS

A la surprise générale, Yahya Jammeh, président de la Gambie depuis 22 ans, a accepté de céder le pouvoir. La fin d’un règne émaillé de diatribes meurtrières contre les gays.  
 
En 2013, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, il avait fait de l’homosexualité une des trois «plus grande menaces à l’existence humaine». Yahya Jammeh, président de la Gambie depuis son coup d’Etat de 1994, a reconnu ce vendredi sa défaite à la présidentielle, ouvrant la voie à une transition démocratique surprise. Cet autocrate fantasque aura été l’un des leaders mondiaux à l’homophobie la plus virulente. Il n’hésitait pas qualifier les gays de «vermine» ou d’«antihumains». Cette rhétorique se confondait bien souvent avec son discours anticolonialiste teinté d’islamisme, où l’Occident honni, voué selon lui à l’effondrement, était surnommé «Empire des homosexuels».
 
Dans ce pays de 1,9 million d’habitants enclavé dans le territoire sénégalais, les homosexuels n’avaient pas de place, martelait le président. Dès 2008, Jammeh avait appelé les gays gambiens à s’exiler sous peine de subir des lois «pires qu’en Iran», menaçant de «couper les têtes» et de «trancher les gorges». En 2014, il avait signé un décret imposant la prison à perpétuité pour les auteurs d’actes homosexuels. Au moins 18 arrestations avaient suivi.
 
Guérisseur
 
Entre autres élucubrations, Jammeh se glorifiait également de guérir le sida par un cocktail d’herbes et de bananes de sa propre invention – au grand dam des acteurs locaux de la lutte contre le VIH.
 
Des associations LGBT africaines ont salué la fin du règne de Yahya Jammeh comme une «bonne nouvelle pour l’égalité et la diversité en Gambie et pour le monde en général» et ont appelé le président élu, Adama Barrow, à démanteler ses législations antigay. Les positions de ce dernier en matière de respect des minorités sexuelles sont inconnues pour l’instant.