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 d’ADHEOS

L’association s’est mobilisée contre la venue du Grand rabbin d’Israël Shlomo Amar qui a qualifié l’homosexualité d’abomination à plusieurs reprises
 
C’était sans doute une première pour le judaïsme français. Un groupe de Juifs manifestant contre les institutions juives. C’était le 12 septembre dernier lors de la venue de Shlomo Amar ancien Grand rabbin d’Israël qui était invité par le Consistoire.
 
Dehors les militants du Beit Haverim, une association LGBT juive font entendre leur colère. Ils reprochent au Consistoire d’inviter un homme homophobe. « Il rappelle que les homosexuels sont une abomination, que l’homosexualité est punie de mort, il a traité les juifs libéraux de négationnistes, » explique Alain Beit, dans un long entretien au Point.
 
Mais les actions politiques ne sont pas le cœur du militantisme du Beit Haverim. Alain Beit détaille la double nature de l’action de son association due au fait d’être une « double minorité ».
 
« En tant que juifs nous allons lutter contre l’antisémitisme et notamment dans le milieu homosexuel (qui se traduit souvent par une dénonciation de la politique LGBT d’Israël prétendument homophobe), mais également contre l’homophobie dans la communauté juive, explique-t-il. Ce combat est le plus dur. Il y en a énormément. Mais nous ne sommes pas pour autant une association politisée. Nous pouvons nous mobiliser contre l’extrême droite, mais chacun a des sensibilités politiques différentes au Beit Haverim.
 
Au-delà de la venue d’une personnalité religieuse, et de ses propos discriminants, le Beit Haverim qui se félicite d’avoir permis à des homosexuels de se rapprocher à nouveau de leurs racines juives, appelle à une réflexion en profondeur sur la nature du lien entre la tradition juive et l’homosexualité.
 
« Aucune recherche, aucune éducation n’est faite sur l’homophobie, déplore Alain Beit. Tout le monde nous récite à tue-tête ce passage du Lévitique : ‘Tu ne coucheras pas avec un homme comme tu couches avec une femme’, mais on parle ici simplement d’un acte sexuel. Est-ce qu’il m’est interdit, en tant qu’homme, d’aimer un autre homme ? Est-ce qu’il m’est interdit, en tant qu’homme, d’embrasser un autre homme ? Et les femmes ne sont même pas concernées par ce passage ! Donc, dire à partir de cette phrase que l’homosexualité est interdite, c’est un énorme raccourci ! Et j’aimerais que les rabbins, les spécialistes commencent enfin à se pencher sur la question ».