Le Parlement russe a voté le durcissement de la loi interdisant la “propagande LGBT”, qui ne s’embarrasse plus du prétexte de la “protection des mineurs” pour censurer tout contenu LGBTQI+ dans le pays de Vladimir Poutine.
Comme prévu, la “protection des mineurs” invoquée par Vladimir Poutine pour faire voter une loi anti-LGBT en 2013 n’était qu’un prétexte. Les députés russes ont adopté ce jeudi 27 octobre, en première lecture, un durcissement de cette législation réprimant la “propagande LGBT” auprès des mineurs, y ajoutant l’interdiction de la “promotion des orientations sexuelles non traditionnelles” auprès des adultes, ainsi que l’interdiction du “déni des valeurs familiales”.
“Lors de la session plénière, les députés de la Douma d’État ont adopté à l’unanimité la première lecture des amendements à la législation interdisant la promotion des relations sexuelles non traditionnelles”, annonce ainsi le Parlement russe sur son site internet. Deux lectures du texte sont encore prévues, avant que la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, l’étudie et qu’elle puisse être soumise pour signature au président Vladimir Poutine, généralement une simple formalité.
Censure des films LGBT
Ces interdictions concernent “les médias, internet, la littérature et le cinéma” ou encore la publicité. “Les films faisant la promotion de relations sexuelles non traditionnelles ne recevront pas de certificat de distribution”, avertit en particulier la Douma. Le texte interdit également les “informations susceptibles d’induire le désir de changer de sexe” pour les mineurs.
Les infractions à cette homophobie et transphobie d’État seront punies de fortes amendes et les étrangers enfreignant cette législation pourront être expulsés, prévient encore le Parlement. Son président, Viatcheslav Volodine, reprend dans un communiqué la rhétorique poutinienne civilisationnelle qui justifie tous ses méfaits y compris la guerre en Ukraine : “Nous devons protéger nos citoyens et la Russie de la dégradation et de l’extinction, des ténèbres répandues par les États-Unis et les États européens”. Le député Alexandre Khinchtein assume également que sur la question LGBT, la Russie est dans un “conflit de civilisation avec l’Occident”.
- SOURCE TETU
