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 d’ADHEOS

Réels risques pour la sécurité ou homophobie? Quelques heures avant le premier défilé LGBT du pays hier, la police fidjienne a finalement décidé d’interdire le rassemblement.
 
Hier, quelques heures seulement avant le début des festivités, ce qui aurait pu devenir la première gay pride fidjienne a été interdite par la police. Officiellement, il s’agissait d’assurer la sécurité de tous. Mais selon les associations LGBT locales, la décision n’est rien d’autre que le révélateur du conservatisme des Fidjiens en matière de mœurs…
 
Le mois dernier, les organisateurs avaient reçu l’autorisation de défiler jeudi 17 mai au soir, pour marquer la 8e Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie. Ils attendaient une soixantaine de personnes. «(La police) nous a dit que nous ne pouvions pas défiler parce qu’ils n’avaient pas réalisé qu’ils avaient autorisé une marche pour les gays», raconte Roshika Deo, de l’association Oceania Pride. «C’est un triste jour pour les droits de l’Homme», a estimé Jasmine, une militante présente pour défiler.
 
L’exposition médiatique en cause
Selon la police, la gay pride aurait pu être la cible de violences: «L’exposition médiatique récente du groupe à l’origine de cette marche a influencé ma décision d’annuler l’autorisation», a expliqué le commissaire Ioane Naivalurua dans un communiqué, précisant que «la sécurité de tous les Fidjiens est la priorité de la police», une institution «non-discriminatoire».
 
Aux Fidji, l’homosexualité a été décriminalisée en 2010. Mais les préjugés homophobes ont la vie dure dans ce petit archipel du Pacifique, dirigé depuis 2006 par une junte militaire. «Il suffit d’ouvrir le journal pour lire du courrier truffé de remarques homophobes ou transphobes», répondait Roshika Deo hier.