Ce devait être la première marche dans le petit Etat monténégrin, mais les organisateurs ont jeté l’éponge face au manque de soutien. Dans la capitale russe, le combat continue entre les autorités et le militant Nikolaï Alekseev.
La Gay Pride qui devait avoir lieu le 31 mai dans la capitale du Monténégro – Podgorica – a été annulée aujourd’hui. Principale raison invoquée pour l’annulation de cette première grande manifestation LGBT dans le pays: le manque soutien du gouvernement conservateur. Les militants ont décidé de la reporter sine die car les autorités n’avaient pas fait preuve d’engagement dans la préparation de la marche, ce qu’avaient déjà déploré les organisateurs (lire article) et qui faisait craindre pour la sécurité des participants. Aleksandar Zekovic du comité de l’organisation de la Gay Pride a indiqué aux journalistes que la parade ne sera organisée que lorsque le gouvernement sera prêt à leur offrir un véritable soutien, pas seulement des déclarations d’approbation. Il a en particulier critiqué le gouvernement pour avoir échoué à nommer son représentant dans le comité d’organisation de cet événement.
L’attitude à l’égard des homosexuels dans les Balkans est généralement plus que réservée, pour ne pas dire hostile, et le Monténégro, pays à la société traditionnelle et patriarcale, reste très fermé sur le sujet. Pour preuve, un récent sondage a montré que 70% des Monténégrins considéraient toujours l’homosexualité comme une maladie. Le ministre monténégrin des Minorités, Ferhat Dinosa, avait rajouté de l’huile sur le feu en déclarant récemment qu’il s’était senti humilié de savoir que la situation des homosexuels relevait de son portefeuille. Les opposants à la Gay pride ont même créé un groupe sur le réseau social Facebook nommé «Nous ne permettrons pas sans lutter que Podgorica devienne une ville homosexuelle».
«Mêmes raisons que l’année dernière»
Plus à l’est, en Russie, le combat est encore permanent pour la communauté homosexuelle. Le parade prévue le 28 mai à Moscou, sur la place Bolotnaïa a finalement été interdite ce matin par la mairie de Moscou, alors qu’elle semblait acquise pour les organisateurs il y a quelques semaines(lire article).
Selon l’adjointe au maire Lyudmila Shvetsova, la mairie aurait reçu un trop grand nombre de lettres de protestations, prétextant également l’impossibilité des autorités russes à assurer la sécurité des participants.
«Les raisons invoqués pour interdire la Pride de Moscou cette année sont exactement les mêmes que celles utilisées les années précédentes et pour lesquelles la Cour européenne des droits de l’Homme a jugé que la Russie violait la Convention européenne des droits de l’Homme» explique le président de GayRussia, Nikolaï Alekseev. Pour l’association, la décision officielle d’interdire la parade dans la capitale russe le jour de la journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie est une provocation. «Nous allons dès aujourd’hui demander au président Dmitri Medvedev l’autorisation d’organiser la marche de la gay pride à côté du Kremlin, un secteur qui dépend uniquement de sa juridiction», affirme Nikolaï Alekseev. Quoi qu’il arrive, les militants sont prêts à se réunir comme les années passées, interdiction ou pas.