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 d’ADHEOS

Un député ouvertement gay envoie une carte de voeux le représentant avec son mari dans un cadre champêtre… Et allume involontairement un déluge de commentaires homophobes sur internet.
 
Tout y est: les paysages côtiers modelés par les vents, dorés par le soleil automnal de la Nouvelle-Écosse; le couple de jeunes mariés en goguette, en tenue chic mais sportive, et le golden retriever qui les accompagne, sagement tourné vers l’objectif. Le cliché de vacances parfait pour un couple gay, en l’occurrence pour Scott Brison et son époux Maxime St. Pierre, mariés en 2007 (lire notre article).
 
Sauf que cette photo, envoyée comme carte de vœux pour les fêtes de fin d’année aux correspondants du député libéral Scott Brison, a suscité l’émoi parmi certains des destinataires. Au moins un des journaux qui ont évoqué cette carte, le journal Globe and Mail, a dû fermer les commentaires sur l’article en raison de propos homophobes.

«Leur problème, pas le mien»
«La réponse a été majoritairement très positive» a simplement expliqué Scott Brison. «Mais il y a toujours une toute petite minorité d’intolérants. C’est leur problème, pas le mien. Ceux qui se répandent en propos homophobes sur internet ne doivent pas avoir le courage de me les répéter en face.»
 
Le débat sur ces réactions homophobes a animé une partie de la fin d’année au Canada. La blogueuse politique Susan Delacourt a réagi vivement: «Si vous êtes assez fous pour être choqués par cela, laissez tout de suite le clavier. Reculez, oui, c’est ça, lentement, les mains en l’air. Voilà! Et maintenant, sortez prendre l’air: ça vous fera du bien!» Mais Matt Mills, directeur éditorial du groupe de presse Pink Triangle Press, estime pour sa part qu’il ne faut pas bloquer les homophobes. «Les gays et lesbiennes savent bien que l’homophobie existe et qu’elle est exprimée partout. Couper les commentaires en cas d’homophobie ne fait que dissimuler l’homophobie qui existe bel et bien. En un sens, c’est du déni. Et ce n’est pas constructif: on ne peut pas lutter contre ce qu’on ne voit pas.»